Résumé: Une femme puissante. Ginger, La Louve, est l’héroïne androgyne et cruelle de ce récit haletant. « Collecteuse » d’argent sale, elle travaille seule et sans filet pour un prêteur sur gages. Pour recouvrer les dettes elle emploie, jusqu’à la nausée, les méthodes les plus dures : tabassage en règle, menaces, torture, enlèvement, meurtre… mais elle a aussi une seconde vie, une vie de famille bien plus « tranquille »… Ginger se trouve tiraillée entre les deux, la violence extrême et la douceur, une ombre semblant peser sur son passé ; au milieu de ce chaos, elle cherche à donner un sens à sa vie…
Paris, 14 juillet 1870, le règne de l’empereur Napoléon III bat de l’aile, les Prussiens sont aux portes de la capitale et le peuple de Paris gronde… Mais qui est donc cet étrange gamin roux qui danse, ou plutôt, vole littéralement de toit en toit ?
Quel est le mystère que cache sous sa cape ce drôle d’Écureuil ? Pourquoi le terrible Hector, empereur des bas-fonds de Paname, veut-il absolument « sa peau » ?
Quel rôle joue la belle d’Hector et par ailleurs meilleure amie de L’Écureuil ? Et enfin, que vient faire dans cette aventure de haut vol l’immense Victor Hugo ?
F
in du XIXè, la France est en pleine débâcle face aux prussiens. Alors que l'Empereur est en exil et que Victor Hugo s'inquiète du sort du peuple, les toits de la capitale sont aux mains du Roi Max et de ses monte-en-l'air. Enfin, presque tous les toits, car Écureuil continue de défier le cambrioleur et sa bande et de leur échapper. Depuis leur dernière rencontre, l'étrange gamin s'est mis en quête de son amie que le voleur séquestre. Et alors que les rues de Paris bruissent de soulèvements et que La Commune se prépare, là haut, c'est une toute autre histoire qui va se jouer.
Issus du monde de l'animation, Lou Bonelli-Cestra et Benjamin Mialet retrouvent leurs pinceaux sur ce second tome. Reprenant leur association - tous les deux au dessin, le second encre tandis que la première se charge des couleurs - ils déploient le même savoir-faire. Alors que le découpage, efficace, est pour l'essentiel dû à leur scénariste, ils y insufflent un dynamisme de tous les instants grâce à un trait naïf et vif - qui n'est pas sans rappeler par instants les auteurs de la nouvelle vague des années 2000. Leur dessin est sublimé par une mise en couleurs travaillée à l'informatique dont le rendu « aquarelle » est du plus bel effet. Profitant du cadre, la visite de Paris vue d'en haut, ils varient les angles mais surtout de s'en donnent à cœur-joie sur le ciel, les toits et les arrière-plans (mention spéciale aux deux double-pages consécutives). Pour une première incursion dans le 9ème Art, les jeunes dessinateurs montrent une réelle maîtrise des codes et une facilité surprenante dans la mise en images des différentes séquences.
Pour les accompagner, Fabien Grolleau a concocté un récit où l'Histoire et l'aventure se mélange de manière surprenante. Piochant allègrement dans cette période trouble autant que dans le parcours de Victor Hugo, il a imaginé un personnage énigmatique plus à l'aise sur les immeubles que sur le plancher des vaches. Le scénariste-éditeur profite de cet environnement pour porter, à travers les yeux du héros, un regard candide sur cette semaine sanglante. Il met également en avant la condition des habitants lors du siège ainsi que la confusion politique qui règne alors. De plus, si « l'écureuil » a quelques difficultés dans ses relations à autrui, l'auteur de Sur les ailes du monde, Audubon s'offre le plaisir de lui faire croiser des personnages emblématiques de l'œuvre de l'écrivain, comme pour un clin d'œil respectueux. Il en résulte une certaine familiarité avec les protagonistes qui donne à la lecture une douce sensation de conte qui emporte et ravit autant qu'elle déroute ou inquiète.
Suite et fin des aventures de l'Écureuil, Par-dessus la commune, en plus de révéler le talent graphique de deux artistes à suivre, conclut de manière plaisante une fable originale et divertissante sur fond historique.