Résumé: Les récits de ce premier recueil ont tous pour point commun l'école au sens large, cela peut être l'histoire d'un écolier qui voit un de ses camarades de classe pourvu d'une "queue de renard", comme une romance en pleine ville, une balade en forêt, une dispute de couple, le quotidien d'une serveuse de café ou encore une épopée médiévale. "Les cloches de toutes les écoles ont retenti. C'est l'heure de la rentrée et de la romance".
U
ne queue s’agite sous une table. Y aurait-il un enfant-renard dans la classe ?
Jeux de regards et de volonté. Et si le tombeur tombait amoureux ?
Un mail arrive : la prof n’a pas de soutien-gorge. Branle-bas chez les primaires.
Comment une princesse prisionnière se révèle-t-elle moins féminine que ses soldats déguisés ?
Quels effets aura le chocolat aphrodisiaque d’un savant fou sur ses deux assistants ?
La forêt vit et bruisse. La grand-mère s’y promène, éternellement jeune.
Entre Renko et Shizuma il y a plus que l’argent emprunté. Mais comment se libérer d’abord d’un frère qui la bat et la vole ?
Si le café est bondé, c’est grâce à la jolie Albertina. Pourtant le professeur dépenaillé ne le voit pas.
Ce premier tome d’[ i]Ecole bleue est constitué de huit nouvelles plus ou moins longues, dont l’une, plus étoffée, est composée de trois chapitres. Dans chacune, Aki Irie développe des instantanés qui mettent en avant des émotions fortes. Certains récits sont plutôt oniriques et poétiques, invitant à sortir de ce qu’on connaît pour le regarder différemment, comme dans « Fenêtre sur un autre monde » ou « Dans la forêt ». D’autres histoires sont romantiques et teintées d’un zeste d’humour, à l’instar de « La Princesse captive », « Feu blanc » et « Albertina » qui révèlent tous les jeux, parfois terribles, de l’affection ou de l’amour naissant. Enfin, quelques récits jouent plus sur la fibre comique tout en y intégrant la touche sentimentale, comme c’est le cas de « Madame je… », « Le chocolat rose » et « La fleur et ses chevaliers ». Tout au long de l’album, la narration fluide invite à épier ces moments d’exception tandis que l’action se déroule, la plupart du temps, en quelques heures ou une journée. Notons qu’à la fin de certaines nouvelles une « suite », graphiquement moins travaillée, est évoquée en deux pages, qui pallie au goût de trop peu laissé par les chutes. Quant au dessin, il est doté d’un trait ferme et souligne, comme souvent dans les mangas, expressions et attitudes. Cependant, dans « Fenêtre ouverte sur un autre monde » et « Dans la forêt », l’auteure livre des décors fouillés, créant une véritable ambiance bruissante de vie dans le second récit.
Fait d’instants authentiques de l’école de la vie, cet album invite à emprunter les sentiers buissonniers pour une agréable balade dans un ailleurs à la fois proche et lointain.