L
es Schaklebott sont de grands couturiers, dont la renommée n’a d’égale que la splendeur de leurs créations. Hélas, la gloire et la fortune ont un prix : occupés du matin au soir et du soir au matin, ils n’ont d’yeux que pour leur travail et délaissent leur petite fille Eco, qui se morfond dans une chambre trop grande pour elle. Débordés, les époux finiront toutefois par confier une mission de la plus haute importance à leur enfant : délivrer une commande à un client qui ne pardonne aucun retard. L’avenir de la maison Schaklebott est entre les mains de la fillette. Sera-t-elle à la hauteur ?
Après avoir récemment donné vie à Billy Brouillard, Bianco revient avec un conte joliment illustré. Dans un style d’inspiration gothique qui fera immanquablement penser à Tim Burton ou à certaines œuvres de Neil Gaiman, Coraline en tête, l’auteur propose un récit qui, confondant le fantastique et le réel, émerveillera petits et grands. Si l’histoire peut paraître simpliste, elle trouve sa richesse dans des personnages bien campés et une narration maîtrisée. Élégant et fluide, le texte ne manque effectivement pas de style et parvient à maintenir l’intérêt tout en adoptant un rythme mesuré.
Envoûtant, le dessin d’Almanza accompagne parfaitement l’histoire et lui donne des airs à la fois charmants et inquiétants. Les décors, superbes, sont un ravissement pour les yeux, tandis que les mimiques des protagonistes leur donnent force et caractère. Lancé à la découverte d’un monde merveilleux, le lecteur se laissera entraîner par Eco dans un univers où rêve et réalité se mêlent étrangement.
À condition d’en apprécier la légèreté et de se laisser bercer tant par les mots de Bianco que par les illustrations colorées d’Almanza, les amateurs de contes où ombre et lumière se disputent la vedette trouveront sans doute dans Eco matière à réjouissance.