Info édition : Noté "Première édition" ° Avec jaquette.
Traduction des textes par Fanny Soubiran, celle des poèmes par Martin Richet.
Résumé: L’histoire de Duncan se déroule dans un monde identique au nôtre, sauf que tous les animaux peuvent parler depuis l’Antiquité. Les humains dominent toujours la planète, mais de nombreuses bêtes ne sont pas satisfaites de cette situation et de leur relation déséquilibrée avec l’espèce humaine. Le personnage principal, l’agent du FBI Jack Hammond, enquête sur un attentat commis par un macaque psychotique membre d’une organisation terroriste animale qui a fait exploser une énorme bombe dans une université californienne, tuant des centaines d’étudiants. L’enquête fait ressurgir des souvenirs de Hammond, gravement blessé lors d’une précédente rencontre avec les terroristes... Parmi les autres protagonistes, on trouve Aron Vollman, un politicien humain qui manœuvre contre les bêtes, Voltaire, richissime mandrill en couple avec une journaliste humaine, mais également de nombreux animaux de tous les points du globe, qui livrent leurs réflexions sur leurs conditions de vie, dans l’attente d’un mystérieux chien mi-homme, mi-bête, Duncan.
D
ans un monde où les animaux parlent, un nouveau projet de loi visant à conforter la suprématie des humains menace le fragile équilibre entre les deux espèces. Dans ce climat fort tendu, un attentat tuant des centaines d'étudiants dans une université est perpétré par le groupe terroriste Orapost, jetant encore un peu plus d’huile sur le feu. L'agent du FBI Jack Hammond est cependant bien décidé à mettre fin aux agissements de Pompéi, le macaque psychotique à la tête de cette organisation qui revendique le massacre.
Couronnée du Prix du meilleur roman graphique du L.A. Times en 2010, Duncan the wonder dog est une saga prévue en neuf tomes, dont cette "Saison un" signe les débuts fort remarqués de Adam Hines au sein du neuvième Art.
L'histoire de Duncan, le chien prodige se déroule dans un monde identique au nôtre, mais où les animaux sont dotés de la parole et d’un esprit critique. Insatisfaits de leur condition, ils partagent régulièrement leur mécontentement avec ceux qui continuent de les asservir, souvent de manière pacifique, mais parfois plus violemment. Mêlant de nombreux récits qui s’imbriquent, se superposent et se complètent au fil des pages, cet ouvrage met du temps à dévoiler ses personnages principaux et son fil conducteur. Si la cohérence entre toutes ces pistes se fait attendre, l’auteur brosse progressivement un univers complexe d’où finissent par émerger une intrigue prenante et des protagonistes torturés.
Tout en assemblant les pièces de ce gigantesque puzzle narratif, Adam Hines aborde plusieurs thèmes essentiels avec énormément de justesse et de sensibilité. Cette réflexion philosophique lente, sur fond de thriller d’anticipation, ne déborde donc pas d’action, multiplie les sauts dans le temps et passe d’une histoire à l’autre, sans pour autant perdre le lecteur, qui s’adapte aux changements de rythme et à la prolifération de genres d’expression. D’un journal intime à une légende, en passant par des anecdotes, des grandes planches muettes ou une avalanche de petites cases débordantes de longs dialogues, Hines fait preuve d’une créativité débordante. Refusant de s’enfermer dans un style unique, il enveloppe néanmoins l’ensemble dans une tonalité grisâtre qui insuffle une certaine unité visuelle à l’album.
Duncan, le chien prodige est le premier volet d’une série ambitieuse, qui risque bien d’en scotcher plus d'un.
La preview
Les avis
Eusebio22
Le 30/12/2012 à 13:56:30
Cet album est surprenant à bien des égards. A 100 000 lieux de la bande dessiné américaine classique (les comics), il se rapproche vaguement des romans graphiques de Will Eisner.
De dimension peu commune (prés de 400 pages), après des années de travail, elle est exigeante mais néanmoins captivante. L'histoire met plus de 100 pages à démarrer réellement, 100 pages qui servent à présenter le monde à la fois si lointain mais tellement proche ou évolue les personnages: un monde ou les animaux sont doués d'une intelligence terrifiante tout en étant toujours dominé par les hommes.
Ce n'est pas une BD à lire sans réfléchir. L'auteur n'hésite pas à occulter certain nom, à couper court à une scène avant la résolution de l'action ou encore à insérer des planches qui semblent n'avoir rien à voire avec l'intrigue en court. Il est donc nécessaire de cogiter pour reconstituer le puzzle qui nous est offert.
Le dessin, pas particulièrement réaliste mais efficace, très gris comme pour mieux refléter la noirceur de notre monde, conduit très bien un récite tout en parsemant de décor le récit de décor très bien réalisé.
Le récit, difficile à résumer (une enquéte policiére?) est néanmoins agréable à lire, et j'ai passer personnellement un excellent moment à lire cette bande desinée.