Résumé: Alors que Gwenc'hlan et Taran cherchent désespérément à retrouver Pa et sa famille de cannibales, le tiern Leonin s'extirpe des restes du castel d'Orient. Contre toute attente, il a survécu et, tout en s'évanouissant, constate l'arrivée d'une armée dirigée par Claudas des terres désertes. Que vient faire ici ce seigneur reconnu pour ses ambitions et sa cruauté ? Le successeur de monseigneur Verrus l'accompagne pour inaugurer une nouvelle église élevée au nom du dieu chrétien. Alors que de terribles événements prennent place dans la forêt et que nos héros découvrent à qui ils ont affaire, les faux semblants vont voler en éclat.
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ous sommes en 500 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Chrétiens. Toute ? Non. Car en Armorique d’irréductibles druides résistent encore et toujours à l’envahisseur et pratiquent leurs rites ancestraux. C’est dans ce monde tourmenté que Gwenc’hlan et son jeune disciple, Taran, mènent leurs enquêtes avec, pour toile de fond, les tensions religieuses. Le temps des corbeaux est le neuvième livre de la série Les druides ; il conclut le second cycle également composé des Disparus de Cornouailles et des Secrets d’Orient.
Le récit de Jean-Luc Istin est abouti. Dans ce troisième tome, l’histoire, jusqu’ici linéaire, gagne en complexité et en densité. Dans cet ultime album, les clans sont nombreux à s’affronter (druides, moines, Saxons, villageois, anthropophages), les choix sont déchirants et les motivations de chacun ne sont jamais claires. À la suite d’un habile rebondissement, l’ennemi, aussi abject soit-il, devient allié. Le sage au noble cœur trahit ses idéaux, puis se résigne à troquer le glaive pour la plume. Ainsi survivront les prêtres anciens.
Le dessin hyper réaliste de Jacques Lamontagne continue d’être de haut niveau. La galerie de personnages aux mines plus rébarbatives les unes que les autres demeure riche. L’illustrateur réussit particulièrement bien les visages masculins, souvent hideux tellement ils sont expressifs. Pour les héroïnes (qui sont bien moins nombreuses), c’est tout l’inverse ; le québécois sait rendre les femmes attirantes et les méchantes sont toujours craquantes. Les décors dans lesquels il campe l’action sont impressionnants, de la modeste chaumière au château fort en passant par les royaumes souterrains, l’artiste tire son épingle du jeu. Idem lorsqu’il croque une chouette, un lapin ou un enfant-loup. Bref, le scénario est servi de belle façon.
Un récit d’aventures grand public reposant sur un dessin soigné.
Les avis
kingtoof
Le 06/11/2016 à 16:58:17
Clap de fin pour cette série druidique.
Les druides voient leur culture effacée par le Christianisme et sont condamnés à disparaître...
Ce dernier tome explique les tenants et aboutissants de l'enquête menée par nos héros : un ancien accord ayant été rompu.
Les dessins sont excellents et les scènes de batailles sont bien réalisées.