Résumé: À peine hors des griffes de la STM Corporation, Taki tombe immédiatement dans les mains de l'inspecteur Smillie qui le considère tout bonnement comme le suspect no1 des meurtres perpétrés à MLH ville. Battisto parvient toutefois à mettre Smillie sur une autre piste, celle d'une certaine Séphirah, avec les confidences de Taki à nouveau prisonnier malgré lui! Ensemble, ils tentent de remonter la piste du tueur du retable d'Issenheim…
T
aki est en fâcheuse posture. Accusé d’être l’auteur d’une série de meurtres, tous plus horribles les uns que les autres, il croupit dans une cellule. Il faut dire que le flic qui l’a coffré, Smillie, n’est pas du genre à couper les cheveux en quatre : un suspect qui rode autour du lieu du crime et hop, direction la prison. Pourtant, l’affaire est plus complexe que prévue : une drogue qui ferait passer le LSD pour du sucre d’orge, une bimbo qui joue les monte-en-l’air et un robot pot-de-colle, expert dans l’art de dézinguer tout ce qui bouge. C’est surtout le Retable, un immense tableau énigmatique dont une partie à été volée à la STM, qui semble être au cœur du mystère. Un peu dépassé par les événements, Smillie est contraint d’accepter l’aide de Battisto, un théologien qui a consacré sa vie à l’étude de cette œuvre.
Pour ceux qui souhaitaient plonger dans un univers exotique, une ville dont le simple nom évoque un lieu merveilleux et paradisiaque, ils risquent d’être déçus. La majeure partie de l’histoire se déroule en effet à Mulhouse, ou plutôt dans un Mulhouse très futuriste imaginé par les deux auteurs. Le Haut-Rhin n’a pas été choisi par hasard puisque le Retable, véritable clé de voûte de Dreamers, est la copie conforme de celui d’Issenheim, au sud de Colmar. Metapat, originaire de la région, a toujours été fasciné par ces immenses panneaux envoûtants, mêlant peintures et sculptures. De là à imaginer un thriller ésotérique tournant autour de l’œuvre le pas a été vite franchi…
La relative confusion qui émanait du premier tome s’efface petit à petit avec les quelques révélations disséminées dans le deuxième. Certes, les personnages se révèlent parfois un peu caricaturaux comme l’inspecteur du type « plus bourrin que moi tu meurs » ou l’expert en théologie dans le rôle du parfait coéquipier maladroit. Certains dialogues ne sonnent pas non plus très justes donnant souvent l’impression que les auteurs veulent en faire un peu trop. Néanmoins, l’intrigue est relativement bien menée, le dessin plutôt réussi dans un registre un peu plus remuant que celui de la première partie de Rebirth.
Sans révolutionner le genre, Dreamers prend petit à petit ses marques. Il faut espérer cependant un troisième tome dans des délais plus courts (plus de deux ans pour le deuxième), histoire de ne pas faire tomber la série dans les limbes de l’oubli.