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n 1897, Bram Stoker publiait un roman qui allait marquer l'histoire : Dracula. Un livre mythique qui ne cesse depuis d'inspirer d'innombrables artistes à travers le monde. En bandes dessinées, si les histoires de vampires prolifèrent (Le prince de la nuit, Rapaces, Volunteer ou encore Je suis un vampire), rares sont les adaptations fidèles du roman originel. Ce diptyque d'Hippolyte en est une.
L'originalité de cette version est essentiellement graphique. L'auteur nous plonge dans le XIXème siècle en utilisant une technique d'illustration courante à l'époque : la gravure sur carte à gratter, consistant à gratter un carton noir pour faire apparaître des lignes blanches. Le résultat est tout à fait fascinant, un vrai régal pour les yeux. Malheureusement, le désenchantement est rapidement au rendez-vous une fois la lecture entamée. Si chaque case prise individuellement ferait un bien joli tableau, l'ensemble est bien trop sombre et la mise en page très maladroite. Ajoutez à ça une narration particulièrement lourde et vous obtenez une BD dont il devient fastidieux d'atteindre la dernière page.
En définitive, la déception lors de la lecture de Dracula est d'autant plus forte que l'œuvre est graphiquement très attirante. Une nouvelle preuve flagrante que la bande dessinée n'a rien à voir avec l'illustration.