Le 27/07/2022 à 09:31:29
Album qui clôture la période "Antipolis" de Donjon. Et la fin, tout comme le cycle ( à part le triste "crève cœur") est magistrale. L'histoire passionnelle entre Alexandra et Hyacinthe est la matrice de cet opus. Tour à tour mortifère, proche de la folie des sens, vulgaires ( la scène de la prostitué) et courtoises ( Alexandra en blanc lors de la convalescence), violente et destructrice autant que douce et infantile, cette relation dévorante est magnifiquement bien écrit avec deux personnages torturés, cyniques, suicidaires car leurs vies et leurs émotions ne coïncident en rien avec leurs désirs et leurs besoins de maturité. Que j'aime le personnage d'Alexandra, tour à tour domina et soumise, violente et douce, son rapport au monde est dans la chair et la passion la rendant folle au cheveux hirsutes autant que blanche et belle au bois dormant allongée et pleurant son prince broyé dans son lit. Et Blain construit autour de cette relation un décorum tentaculaire et tortueux de rues et de toits qui symbolisent la passion de ce couple. la ville, autant nocturne, pluvieuse que lumineuse, épouse les émotions. Jusqu'à sa destruction plus symbolique qu'architectural dans le dessin. Blain a fait d'Antipolis un personnage à part entière qui s'exprime par ses dédales et ses toitures. Du grand art pour un illustrateur génial. Et tout le capitalisme décomplexé de la ville l'amène à sa destruction. Elle meurt donc par là ou elle a péché. Antipolis, c'est Sodome. Antipolis est biblique dans son existence. Biblique aussi dans sa conclusion. Il suffit d'un jour pour les hommes redeviennent des bêtes. Ils étaient donc des animaux sans âme auparavant. seul la ville leur en donnait un semblant. Le final est absolument magnifique enfin. Epique et sanglant, on assiste peut être à la première quête d'aventuriers en mal d'aventure qui sera la raison du DONJON. Les monstres sont lâchés. Il y a un trésor. Le Donjon est donc prêt à rentrer dans son ZENITH. Encore du grand Art.Le 29/01/2020 à 23:49:08
Après la pluie vient la noirceur. Décidément, ce sont les Potron-minet qui nous amènent le plus près du bon roman d'aventures. Cru, certes, mais d'aventures quand même. L'humour est subtil -- toute la place est laissée au désespoir. On décèle une vraie courbe évolutive dans les Potron-minet que les autres époques ont de la difficulté à rejoindre. Cet album met également l'accent sur le professeur Cormor, que l'on avait déjà aperçu et que l'on reverra. Hyacinthe et Alexandra sont bien sûr les deux autres protagonistes. L'histoire fait directement suite à l'album 'Crève-cœur'. Potron-minet ne cesse de surprendre et de s'enrichir -- du pur délice.Le 07/04/2012 à 16:26:22
APRÈS LA PLUIE ... ou la chute d'Antipolis et la mort de l'esprit romantique et chevaleresque propre jusque-là à la série "Potron-Minet", entraînant dans leur sillage la disparition des dernières illusions du jeune Hyacinthe.Le 17/02/2008 à 12:34:50
Aouch ! Où est passé le romantisme et l'esprit chevaleresque de Potron Minet. Tout est ici que noirceur, tristesse et désolation. Hyacinthe à définitivement perdu ses idéaux de justicier et s'apparante désormais presque plus à son oncle, cynique et désabusé ! Son monde s'écroule, au sens propre comme au sens figuré, et c'est lui même l'artisan de cette débacle. Il veut d'ailleurs définitivement en finir mais l'amour d'Alexandra lui fera retrouver vie et le menera vers la renaissance. Ce tome est à la charnière entre le cycle potron minet et le cycle Zénith. Indispensable donc en terme de trame générale.Le 28/05/2006 à 00:32:40
J'ai été déçu par le scénario, je m'attendais à mieux que ça. Il y a pas mal de sexe c'est un peu lourd ça fait 'crados' honnêtement il ne s'agit pas d'une BD érotique mais pourtant à plusieurs reprises on a des scènes de sexe dont on se demande ce qu'elle font là, d'autant que le dessin n'est pas le point fort à mon avis de cette BD. Ca casse l'esthétique et j'avoue que j'aime bien les albums 'esthétiques' ;-)Le 26/05/2006 à 11:01:46
Trois ans d'une longue attente. Et je ne suis personnellement pas déçu, car c'est (encore pour moi) de la très grande qualité. Je suis juste surpris pas l'esprit et l'atmosphère qui anime ce tome. On a vraiment l'impression d'avoir raté des tomes clés entre le dernier et cette nouvelle histoire. Ceux ci seront , sans doute, traités dans des Donjons Monsters. Cela n'altère en rien la compréhension de l'histoire mais c'est surprenant. Cette histoire commence de la plus triste des manières avec l'enterrement de la femme de Hyacinthe. Cela marque un peu l'esprit de ce tome à savoir ultra glauque. Hyacinte devenu un riche comte (et le grand chef de la guilde des tueurs) tombe après la mort de sa femme dans une véritable dépression. Le récit consiste, en gros, à nous raconter sa convalescence (aidé par Alexandra la tueuse) et comment il va peu a peu refaire surface alors que tout s'écroule autour de lui. On a quand même un peu l'esprit des Donjons Crépuscules dans ce Potron Minet notamment avec tout cet univers qui s'écroule. Il est d'ailleurs un peu dommage d'avoir tuer l'innocence qui habitait les premiers tomes de cette série plutot charmante et qui en faisait sa particularité. Les aventure naives de la chemise de la nuit, assez touchantes, ont laissé place à une incroyable noirceur et profondeur dans ce tome. Mais bon, il est normal de faire évoluer ces personnages et nous sommes ici au niveau 84, contrairement au précédent qui était au niveau 97, sous entendu qu'il s'est passé beaucoup de chose entre ces deux tomes. Cela n'enlève en rien à la qualité de ce tome avec un Christophe Blain toujours aussi (sur)doué dans la narration (ahh j'adore toutes ces nombreuses petites cases bien typique de son style). Bon, finalement, encore une série passionnante qui me laisse dans une incroyable attente.BDGest 2014 - Tous droits réservés