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ihaï revient dans la ville où il officiait comme tueur à gages avant que Ian, le fils de son patron, tue Milena, la femme qu’il aimait. L’ayant appris, son ex-protégé, devenu chef du gang après avoir abattu son père, veut celer l’affaire... Badow, un paparazzo freelance accro à la nicotine et outrageusement chanceux, qui gagne sa vie en vendant des photos compromettantes, se met en mauvaise posture en surprenant un parrain dans ses jeux masochistes... Ayant vu ses parents massacrés à l’épée par un homme sans foi ni loi et elle-même gravement blessée par cette arme, Naoko ne vit que pour la vengeance. Elle compte éliminer celui qu’elle soupçonne et qui l’a recueillie après ce meurtre... Possédé par le souvenir de Lily, Haine vient en aide à une fillette ailée qu’un maquereau maltraite. Après tout, ne se ressemblent-ils pas par leur nature de cyborgs ?
Sous-titré Chiens errants hurlant dans la nuit, cet album de Dogs constitue un prélude à la série Dogs : Bullet and carnage dont la parution commencera en octobre 2008 chez Panini. Il présente, à travers quatre récits, les quatre personnages principaux qui vont se croiser par la suite, en dévoilant leurs passés respectifs et leurs traits de caractère les plus flagrants. Cependant, ce quatuor de samouraïs modernes aussi bien campé soit-il par Shirow Miwa n’en reprend pas moins des figures assez stéréotypées. Et le monde urbain créé par la mangaka a aussi des allures de déjà-vu avec son cadre post-apocalyptique, sa violence, sa décadence, sa corruption et cette pègre qui y règne en maître. S’y ajoutent une sombre affaire de manipulation génétique, juste évoquée, ainsi qu’une dose d’humour, certes particulièrement présente dans le récit autour de Badow, la caution comique de la bande, mais dont le reste de l’album n’est pas exempt. La propension de Mihaï à se perdre est ainsi largement soulignée par quelques situations amusantes. Le rythme enlevé, l’action presque omniprésente, le ton et l’atmosphère suffisent à entraîner le lecteur à la suite des protagonistes. Malgré quelques erreurs, le dessin est d'assez bonne facture, sans se détacher néanmoins des productions du même genre. Il se révèle par ailleurs parfois un peu trop lisse et figé, bien que les expressions soient largement mises en valeur.
En dépit de ses défauts, Chiens errants hurlant dans la nuit constitue une bonne introduction et attise la curiosité quant à la suite de l’intrigue. On y jettera un coup d’œil, pour voir.