Info édition : Avec un poster détachable en fin d'album, et une couverture à rabats. Yuck est le graphiste des publicités.
Résumé: Los Angeles, 1992. Ronny, bientôt 16 ans, rêve d’intégrer le 66 street gang. Jacob, ancien marine, essaye de vivre honnêtement tout en s’efforçant de préserver son petit frère Billy de la brutalité de South Central. Chacun tente de vivre dans ce quartier rongé par la guerre des gangs. Mais un meurtre va suffire à plonger leurs trois vies dans une spirale de violence autodestructrice, et si en plus le Diable se mêle à la danse, alors il reste peu de place au « happy end »…
L
os Angeles, quartier de South Central. Deux ados de quinze ans veulent intégrer le 66 street gang. Après avoir supporté une séance de tabassage en règle, ils doivent éliminer un membre des Slains, coupable du braquage d’un bordel des "66" quelques jours plus tôt. De son côté, Jacob, un ex-marine viré à cause de ses accès de colère, cherche à se racheter une conduite et protéger son petit frère de l’influence des gangs. Le meurtre de sa sœur va tout remettre en question.
Doggybags présente, c’est Doggybags , mais avec un seul récit séquencé au lieu des trois de la série originelle. Par contre, la forme ne change pas, et la maquette du livre – un style usé et rétro – non plus. Les fiches documentaires et les fausses publicités sont toujours présentes. Le découpage en trois parties est conservé, préservant le tempo d'un feuilleton. Enfin, le principe d’écriture est identique. Neyef offre une histoire pleine de violence, de testostérone, de bruit et de fureur.
La narration mise en place par le jeune auteur est parfaitement maîtrisée. Sa gestion des protagonistes – dont les destins vont se croiser – est efficace, de même que l’enchaînement des événements et des rebondissements. Malgré un rythme presque effréné, les personnages sont bien posés et bénéficient de très bons dialogues contribuant au caractère percutant de l’ensemble. Bien sûr, il y a le twist qui fait basculer la réalité dans le fantastique. Ce tournant – sur lequel plane l’ombre de Robert Johnson – est très bien amené, distillant une dose d’humour et de cynisme bienvenue et dirigeant l’aventure vers un final jubilatoire.
Admirablement construit, ce one-shot bénéficie d’un graphisme qui convient très bien au propos. Avec un rendu très "dessin animé", le graphisme, mélange d’influences comics et mangas, se fait précis et expressif. La mise en scène est incisive et déborde de dynamisme. Cette adéquation entre le fond et la forme permet une immersion totale.
Respectant l’esprit de Doggybags – peut-être un peu moins trash –, ce premier « long métrage » est un petite perle qui confirme tout le potentiel de Neyef.
Les avis
Hugui
Le 16/05/2015 à 12:13:35
Noir c'est noir, et il n'y a aucun espoir !
Et pourtant cela se laisse lire car c'est très bien scenarisé et la mise en image un peu rebutante au premier abord colle très bien au propos. Dommage que l'intervention du diable affaiblisse un peu le propos.
Ce n'est pas vraiment la bd que j'aime mais je dois dire que c'est bien foutu.