Info édition : 1ère édition française (EO Fantagraphics Books)
marqué "première édition"
Résumé: Tammy Cho est docteur, mais dans un domaine un peu particulier : par l’intermédiaire du Charon, une machine révolutionnaire construite pas son père, elle se projette dans l’esprit de personnes tout juste décédées pour les ramener à la vie.... Une opportunité irrésistible pour ceux qui peuvent se le permettre, cependant, le répit accordé est de courte durée, les riches patients ramenés à la vie ayant seulement quelques jours pour faire leurs adieux à leur entourage, mettre leurs affaires - et notamment leurs testaments - en ordre, avant de mourir pour de bon. Ainsi, lorsque Mme Bell meurt des suites d’un accident de natation, elle est temporairement ressuscitée à la demande de sa fille, Laura. Mais la vie dans l’au-delà peut parfois s’avérer préférable à celle de notre monde et Mme Bell vit très mal ce retour forcé. Peu préoccupés par les états-d’âmes de ces patients, Tammy, son père et leur assistant William, continuent leur activité jusqu’à ce qu’une intervention du père de Tammy tourne mal et qu’elle soit obligée de se projeter dans l’esprit de celui-ci.
U
ne fillette monte dans un arbre, elle tombe. Une femme fait son footing, elle reconnaît cet arbre. Elle entre dans une piscine, un homme tombe, elle s’inquiète, elle tombe… confusion des sens. Quelque temps plus tard, elle reçoit sa fille qui lui dit : J’ai pris l’apparence que votre propre conscience vous renvoie. Ceci est votre vie après la mort. Incrédulité. Peu après : Bientôt, ce sera le noir complet… Laissez-moi vous aider à revenir à la vie.
Démarrage déstabilisant, mais plutôt intrigant, qui laisse à penser que la narration étriquée des premières planches va prendre cohérence. Las, à l’instar du dessin abstrait en pleine page qui ouvre le récit, dont l’affligeante signification est livrée bien plus tard - Une brune à gros seins dessine… -, l’album se perd dans des trajectoires alambiquées qui, jamais, ne parviennent à se rejoindre pour prendre un semblant de sens. Et, pour ne rien arranger, le trait et la mise en couleur participent à ce désordre, l’un comme l’autre étant utilisés de manière plutôt grossière et assez proche de son travail sur New school, lequel souffrait déjà de symptômes similaires. Par conséquent, déterminer le « qui est qui » et le « quelle séquence va avec quelle séquence » relève vite du parcours du combattant. Où est passée la simplicité, dans le bon sens du terme, qui permettait d’avaler d’un trait les plus de 700 planches de Bottomless belly Bottom ? Où sont passées l’inventivité et l’explosivité qui fascinaient dans Body world ?
Dans Doctors, Dash Shaw parle entre autres choses des vivants et des morts, de la possibilité d'un entre deux et de l'existence virtuelle. Le potentiel de ces sujets est tout aussi ambitieux que fantastique, mais, à peine effleurés, dénaturés par un enchevêtrement inutilement complexe et desservis par un graphisme rebutant, ils perdent toute consistance susceptible d’éveiller l’intérêt. Regrets éternels.
Les avis
Erik67
Le 22/12/2020 à 15:50:29
Pouvoir faire revenir quelqu'un de l'au-delà, cela n'a pas de prix ! Certes, mais c'est impossible à moins de croire à la résurrection. Au-delà d'un drame familial, on va flirter avec de la science-fiction.
Le dessin ne m'a absolument pas convaincu ce qui est une autre manière de dire qu'il est hideux. Au début, j'ai confondu un femme qui ressemblait à un homme. C'est dire ! On notera également que les pages sont tantôt jaunes, rouges, violettes, vertes. Bref, on aura droit à toutes les couleurs ce qui ne manquera pas de déstabiliser le lecteur.
Le livre n'a pas eu l'effet hypnotique sur moi ce qui était d'ailleurs attendu. Divers médias l'ont couvert d'éloges notamment l'Express qui parle d’une fable lysergique graphiquement époustouflante sur la mort.