Le 18/06/2025 à 19:23:30
Le docteur Poche est une série un peu oubliée aujourd’hui, ce qui est bien dommage. Gageons que les éditions Dupuis qui ressortent une intégrale ce mois-ci sauront remettre le personnage au goût du jour. C’est l’occasion de revoir un héros cher aux lecteurs de Spirou dans les années 70, 80, même si celui-ci n’a jamais eu le succès escompté. L’univers du docteur Poche est empreint d’une certaine poésie et de magie. Pourtant ce volume n’en propose pas du tout. Il s’agit d’une histoire d’adolescence ou d’enfance plutôt. Le docteur Poche se remémore un souvenir douloureux. Ce tome des aventures de Poche se décompose en deux histoires : deux flashbacks dans la vie de Michel. La première histoire est la plus belle Karabouilla donne d’ailleurs le titre à l’album. C’est l’histoire du jeune Michel et de son frère de lait Robert noir de peau. Poche raconte son amitié fraternel avec Robert et la rivalité qui va les opposer car ils vont tomber amoureux de la même fille une jeune vietnamienne du nom de Thi Hué. Cela les conduira à un drame épouvantable, sorte de fêlure dans la vie du docteur. Cette histoire est aussi un plaidoyer antiraciste et elle marque par sa qualité émotionnelle, chose rare dans la bande dessinée belge de l’époque plus habituée aux happy end. La deuxième histoire « les belles vacances » est de moins bonne qualité, mais n’est pas non plus à négliger. Elle joue la carte de la nostalgie rappelant les vacances en famille au camping en Bretagne, les bandes de copains, l’arrivée des blousons noirs. Elle manque un peu de structure et part un peu dans tous les sens. La fin interpelle sur les problèmes écologiques : n’oublions pas que cette histoire a été écrite en pleine période de l’Amoco Cadiz et de la terrible marée noire sur les côtes bretonnes. Au dessin Wasterlain, avec son trait si nerveux trouve un style très particulier, c’est beau et très bien rythmé.BDGest 2014 - Tous droits réservés