Résumé: Rick Deckard n’existe pas encore…
Charlie Victor, l’impitoyable chasseur de primes, et Malcolm Reed, le « spécial », traquent sans relâche des androïdes renégats. Or, leur rencontre avec la belle Samantha Wu, biologiste de renom, qui se bat pour sauver les dernières espèces animales ayant échappé au cataclysme nucléaire, va remettre en question toutes leurs certitudes…
Ce récit situé en amont de Do Androids Dream of Electric Sheep ? respecte l’œuvre de Philip K. Dick et s’interroge sur la nature de l’humanité…
A
près une guerre nucléaire qui a laissé des nuages radioactifs entacher l’atmosphère, les humains qui ont choisi de rester sur Terre tentent de vivre sur une planète où la vie animale disparaît. Charlie Victor est un androïde chargé de retrouver certains de ses congénères qui se sont affranchis de l’autorité de leur créateurs. Il va s’adjoindre les services de Malcom Reed qui est capable de ressentir les émotions des autres et donc de repérer les humanoïdes qui en sont dépourvus. Le temps compte, les renégats ayant l’intention de précipiter la disparition toute la vie organique.
Ce diptyque est une préquelle au roman Do androïds dream of electric sheep de Philip K.Dick, qui sera adapté au cinéma par Ridley Scott (Blade Runner). Les amateurs de science-fiction y retrouveront le thème récurrent de la différentiation de l’homme et de la machine et, plus largement, ce qui caractérise l’être humain dans un monde en guerre où règnent désespoir et égoïsme. Chris Robertson s’appuie sur ces fils narratifs tout au long de la traque, avec sérieux mais sans originalité. Le premier tome pose le contexte, fait naître la tension, tandis que le second voit le rythme et les évènements s’accélérer pour se conclure d'une fin relativement convenue.
L'impression laissée par le graphisme de Robert Adler est rigoureusement la même : soigneux, appliqué et sans imagination. L’encrage et les couleurs caractérisent bien l’ambiance glauque et crépusculaire, le sentiment d’urgence et d’oppression. En revanche, les protagonistes manquent cruellement d’expressivité tandis que le découpage et le cadrage – abusant des personnages présentés de face – souffrent d’une absence d’inventivité.
Utilisant habilement les codes du récit originel, cette série propose un honnête divertissement, sans parvenir à se hisser au-delà..