Résumé: Vent de panique au Ciel ! Dieu vient de s’apercevoir qu’il a complètement oublié d’accomplir ce qu’il avait pourtant annoncé : avoir un fils qui puisse incarner sa puissance divine sur Terre. L’archange Gabriel se voit donc confier la mission de trouver la femme qui deviendra la mère du fils de Dieu. Pour ce faire, il ne dispose que d’une description plutôt sommaire (elle est « la femme qui lit ») et sans doute est-il un peu tendre – dans tous les sens du terme – pour mener à bien une affaire aussi délicate. Le thème de l’Annonciation, qui a inspiré tant de tableaux anciens, est ici détourné pour donner naissance à un récit drolatique, au cours duquel on croisera Shéhérazade, Dante Alighieri, la liseuse de Fragonard, Emma Bovary et Marilyn Monroe, pour ne citer que ces quelques figures. Le scénario multiplie les références culturelles, tant aux œuvres consacrées qu’à la Pop culture, célèbre la poésie et l’amour mais ne cède jamais à l’esprit de sérieux. En trois parties (« Le divin scénario », « Un casting d’enfer », « In nomine oscaribus »), les auteurs nous font voyager de l’Olympe jusqu’à Hollywood et nous conduisent de surprise en surprise, sans lésiner sur les anachronismes. Pour ce grand scénario, il fallait un grand dessinateur. Fabrizio Dori a non seulement su trouver la bonne distance, entre célébration et parodie, mais nous éblouit par la qualité de sa mise en scène, la sensualité de ses évocations et la puissance de sa palette.
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Allo ! Luc ?
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- Qu’est-ce que tu deviens ? Toujours avec Psylvia ?
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- Tu veux me parler du Divin scénario et de tes droits d'auteurs ?
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- Tu sais, je ne suis que le messager de Dieu. Le gars qui va, qui vient et que rien ne retient. Je n'ai pas franchement d’avis sur le sujet.
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- Ah ! Tu n’as pas aimé…
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- Tu préfères le Nouveau Testament ?
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- Je ne peux pas dire, ici personne ne l’a encore lu, mais admets qu’il y a pour toi matière à…
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- C’est hors de question. Comme tu veux, mais cette manière de se servir de l’Annonciation pour repenser la condition féminine et la puissance du dogme a quelque chose de transgressif et de subtilement jouissif.
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- Ah oui ! Le respect de la [divine] ligne éditoriale. Bon, si tu en es encore à ce genre d’arguments, autant passer à autre chose (*) … Tu as au moins apprécié le jeu des anachronismes pour passer d’époque en époque et …
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- J’ai dit « d’époque en époque » et pas « de lit en lit ». Ce n’est pas ma faute si autant de jolies femmes savent lire ! Monsieur, "Je Sais Tout" n’avait pas prévu cela ? Fallait voir à être un peu plus précis dans tes critères de sélection… et puis si je me suis paumé, c’est à cause de ton appli GPTS (*) pourrie.
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- Pour un ange, j’ai l’aile légère. Pas du tout monsieur ! Je sais être serviable et aider ma prochaine !
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- Quoi ! Trop de références littéraires et artistiques. Il faudrait voir à sortir un peu des Évangiles, mec ! C’est toute la richesse du sujet… Beneteaud te propose un vagabondage temporel à la rencontre des Classiques et de la Pop culture, un mélange iconoclaste et humoristique qui sans se prendre véritablement au sérieux te fais sentir les limites de ton référentiel culturel et …
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- Je te l'accorde, il y a beaucoup ! Mais, sur le nombre, cela permet d’en saisir au moins une poignée !
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- Non, je ne dis pas cela pour toi !
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- Par contre, tu as flashé sur le dessin ? Le contraire aurait été surprenant. À l’évidence le gars Dori possède lui aussi une sacrée culture artistique. Quoi que son passage à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan a dû l’aider un peu ! Ceci dit, vue la performance sur ces précédents albums, difficile de s’attendre à moins.
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- Dieu aurait apprécié également… Ah, il est revenu ?
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- Effectivement, cela devient presque un jeu de deviner à quels artistes il est fait référence…. En cela le lexique en fin d’album aide à s’y retrouver. Il parait que Dori considère que dessiner, c’est comme une impro de jazz ! Il faut prendre des influences de là et d’ailleurs et jouer avec comme un flux de notes qui varie en fonction du récit. Pour l’occasion, le gars maitrise l’exercice, à se demander quel est son style propre !
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- Tu as raison, dommage que le travail soit entièrement numérisé… Cela lui fait des rentrées en moins, mais il faut reconnaître qu’en agissant de la sorte, il n’aura pas de mauvaise surprise à l’impression !
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- La rigueur du trait et l’expressivité de la couleur au service d’un juste équilibre des planches. C’est pas mal comme punch line. C’est de toi ?
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- Iris ? Elle est à la piscine avec Jésus qui ne veut toujours pas apprendre à nager et je garde les filles !
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- Je n'y manquerai pas. Mes amitiés également à Psylvia. Tu passes quand tu veux…enfin, préviens avant que j’aie le temps de faire le ménage.
(*) Déjà lu quelque part, mais impossible de savoir où ! [N.D.C.]
(**) Global Positioning and Temporal System. [N.D.C.]