Info édition : Noté "Première édition". Une galerie d'illustrations de 7 pages en fin d'album. Format 230 x 295 mm.
Résumé: Mark, spécialiste américain en explosifs, accepte un job dans un pays d'Asie du Sud-Est pour le compte de la CIA. De l'argent facile. Mais il se retrouve embarqué dans une guérilla improbable et surréaliste entre l'armée locale, aidée par son collègue américain, et une bande de gamins, menée par deux jumeaux appelés « le Divin » à cause de leurs pouvoirs surnaturels. Cette plongée en enfer est basée sur une histoire vraie, celle de la God's Army, qui se déroula en Thaïlande et en Birmanie.
C
omment résister à un petit extra à 45.000 dollars lorsque vous êtes un expert en explosif et futur papa ? Mais contrairement à ce qui était annoncé, cette escapade à l’autre bout du monde ne sera pas une promenade de santé.
Tout part d’un fait d’actualité, vieux d’une quinzaine d’années : celui de deux gamins d’à peine douze ans qui furent les leaders de "l'Armée de Dieu", groupuscule armé de l'ethnie karen en Birmanie. Cependant au-delà de leur destin de chefs de guerre craints et respectés, c’est l’aura mystique et le charisme de Johnny et Luther Htoo, adolescents-soldats, qui imprègnent cet album.
En projetant Mark, le personnage central, dans un conflit où les enfants peuvent être autant victimes que bourreaux, Boaz Lavie rappelle qu’être combattant n’est pas une question d’âge et qu’il est des latitudes où il est plus courant pour un écolier de tenir une kalachnikov qu’un crayon. Mais ici le propos n’est pas militant et encore moins militaire. Il s’ancre simplement dans des évènements que nous avons tendance à oublier. Toutefois, comme l’enfance est aussi la période des contes, l’écrivain et réalisateur israélien n’hésite pas à s’engager sur les sentiers du merveilleux. Rêve où réalité ? Il s’ensuit une histoire qui veille à garder une relative crédibilité, comme si en ces pays d’Extrême-Orient, la magie avait toujours prise sur le quotidien.
Sur cette partition, Tomer et Asaf Hanuka, eux aussi frères, dessinent à quatre mains. Leur trait réaliste sait, quand il le faut, prendre une dimension plus allégorique tout en renonçant à tout angélisme. Et si un choix discutable de mise en couleur ne venait perturber quelque peu la lecture, il n’y aurait pas grand chose à reprocher à la manière d’aborder graphiquement ce one-shot.
Le divin est une chimère : celle d’un récit fantastique et d’une triste réalité. Dur, mais non dénué d’espoir, il est une façon détournée d’évoquer certaines préoccupations qui, pour nous Occidentaux, apparaissent des plus lointaines... sauf à être Ukrainien(ne) !
La preview
Les avis
Erik67
Le 18/11/2020 à 12:44:49
La première chose qui m'a frappé en lisant cette bd est la faute d'orthographe monumentale à peine passées les deux premières planches. Maman ne s'écrit pas Manman. C'est franchement horrible d'en arriver à de telles fautes qui sont une insulte pour le lecteur. En tant qu'aviseur sur bdthèque, oui je fais des fautes d'orthographe comme la plupart des gens. Mais là, on parle d'une bd publiée chez Dargaud que nos enfants vont également lire. Passons sur l'inacceptable qui vaudra que je ne conseille pas l'achat...
Le fantastique n'apparaît pas clairement et juste de façon progressive. J'ai bien aimé la construction de ce récit basé sur deux amis que tout oppose en mission officielle pour le gouvernement américain. La thématique sera celui des soldats enfants qu'ils soient bourreaux ou victimes. Il y aura également un dragon comme dans Game of thrones mais avec la magie asiatique. Notons également une bonne fluidité de lecture sur 150 pages tout de même.
Yovo
Le 28/03/2017 à 09:05:58
"Le divin" n’a d’intérêt que pour son graphisme très original.
En dehors de ça, le scénario est plus que bancal.
A la rigueur, on sent poindre une forme de sincérité s’agissant de dénoncer l’horreur des enfants soldats, mais ces velléités réalistes sont vite dynamitées par du grand n’importe quoi. Ces mêmes enfants se mettent à voler et à combattre façon Akira aux côtés de démons de 30 mètres... J’imagine que les scénaristes se sont voulus oniriques ou métaphoriques mais ils sont surtout partis dans leur trip en abandonnant le lecteur en cours de route.
Rastein
Le 15/01/2017 à 18:30:02
Globalement un bon album mais qui n’est pas sans défaut. Tout d’abord le graphisme est très sympa avec des couleurs qui donnent une certaine fraîcheur et modernité à l’ensemble, ça change, c’est original, j’ai bien apprécié. Certaines scènes sont d’ailleurs assez spectaculaires avec un fort impact visuel (le combat avec les statues géantes, la double page avec les corps des soldats qui explosent,…) Un bon point !
En ce qui concerne le scénario, ça se lit bien, on ne s’ennuie pas, même si j’aurais aimé un peu plus de profondeur, mais c’est surtout quelques incohérences qui m’ont gêné et qui me laissent dubitatif.
Exemple :
SPOILER
1) Jason semble bien s’entendre avec son pote Mark, pourtant il n’hésite pas à lâcher la bombe sur la montagne sur laquelle il se trouve. Ils se revoient par après et font comme si rien ne s’était passé alors que Mark aurait pu mourir…Bizarre comme comportement
2) Les enfants soldats nous disent qu’ils n’ont pas le droit de voir l’image du Dragon Leh sous peine de mourir. C’est pourtant ce qu’ils leur arrivent lorsqu’ils voient le tatouage de Jason, et encore pire quand ils aperçoivent le Dragon à la toute fin. On voit par après qu’ils sont toujours vivants….
3) A la fin dans l’aéroport, tout semble rentrer dans l’ordre, grosse pression sur le gouvernement américain pour stopper les actes et une future paix pour les enfants soldats…Tout est dit en une page, ce n’est pas très clair et c’est un raccourci un peu trop facile en ce qui me concerne…
FIN DU SPOILER.