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i]Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie, The 500 Greatest Albums of All Time du Rolling Stone Magazine, Top 100 des Inrock’, The Awesome Mix des Gardiens de la galaxie, etc. Ce ne sont pas les palmarès et les classements qui manquent. Pourtant, Jorge Bernstein et Emmanuel Reuzé n’y trouvent pas leur bonheur. Pour parer à ce manque, ils ont décidé de dresser leur propre sélection ultime de bonne musique. De plus, pour être certains de leur choix, ils se sont permis d’inventer eux-mêmes les disques. Comme ça, personne ne pourra venir critiquer la liste ; c’est vrai, sans blague à la fin...
Attention ! Ouvrage-concept complètement déjanté ! Discongraphie envoie du lourd et risque de blesser les fans peu au fait du deuxième degré. Montages photo venus d’ailleurs, jeux de mot atroces et mélange de mauvaise foi avec le pire fiel disponible sur marché, Bernstein et Reuzé se sont amusés comme des petits fous pour créer les pires détournements de pochettes de disque. Supertramp et son Breakfast in America devient Super Trump Break First in America, Chantal Yoda met les verbes à la fin et Renaud passe à la K-Pop avec Mistral Gangnam. Chaque galette est présentée avec une fiche technique bien sentie et une critique du même acabit. De plus, Jean-Michel, disquaire du Saphir, s’intercale régulièrement distillant conseils et anecdotes savoureuses (apparemment, ce type de boutique existerait toujours et il y aurait même des clients qui les fréquenteraient).
C’est bête, c’est méchant et ça vole aussi haut qu’une taupe souffrant d’aérophagie, mais c’est drôle et même souvent hilarant (Ray Charles Aznavour et son grand succès J’me voyais pas déjà). Bon, c’est vrai, certains gags sont plus discutables, voire gênants, mais que celui qui n’a jamais participé à une Chenille qui redémarre ... lors d’un bal ou d’un mariage jette la première pierre.
À la limite du livre de référence et de la bande dessinée, Discongraphie est un sympathique plaisir coupable à partager entre lecteurs avertis et mélomanes ouverts d’esprit.