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ilbert est là, tapi dans un coin…aucun mur, aucun bureau au monde n’échappe à la déferlante de l’humour caustique de Scott Davis. Voilà huit ans que nous suivons d’un œil amusé les mésaventures grotesques de cet ingénieur informaticien et de ces collègues dans le pénible univers d’une multinationale américaine.
Après neuf tomes chez Albin Michel et six chez Vent d’Ouest, Dargaud reprend le flambeau ajoutant en prime de la couleur. On s’interrogera d’ailleurs sur le bénéfice de cet ajout qui n’apporte au final qu’un aspect brouillon au tout et ne sert pas une seule seconde l’effet comique. Le dessin n’étant pas l’intérêt principal, le critiquer ici par le menu serait superflu voire de l’acharnement.
Une fois de plus, la pertinence d’éditer en album des strips, publiés initialement dans la presse est mise en question car en juxtaposant ces dessins journaliers, qui plus est après 18 ans de publication, on trouve inévitablement une certaine redondance qui finira par lasser n’importe quel lecteur. Songez que nous sommes à peu près au 4000ème strip édité en français, alors forcément la plume acerbe s’émousse…
Malgré la très bonne analyse du microcosme de l’entreprise et le bonheur de voir certains personnages, notamment Catbert le DRH démoniaque et Dogbert le consultant despote, il est difficile de s’enthousiasmer pour un tel ouvrage. L’édition en album n’est manifestement pas la forme la plus adéquate pour ce genre humoristique et peut-être faudrait-il porter plus d’intérêt à ce qui se fait sur Internet en terme de diffusion. D’ailleurs, et ce n’est pas un hasard, l’auteur lui-même propose ses dessins sur son site (www.dilbert.com).
A réserver à ceux qui ne connaissent pas encore ce pamphlet sur les compagnies internationales et autres trusts en tous genres.