Résumé: Vous ne pourrez plus le voir en peinture !!!
Tout le monde connait Dickie, le petit paysan qui sabote tout ce qu'il touche. Eh bien celui qui s'en est déjà pris à la grande Histoire, au cinéma, aux contes de fées et à la science-fiction, débarque cette fois-ci dans les musées ! Des peintures rupestres à l'art moderne, en passant par les chefs-d'oeuvre de la Renaissance et de l'Impressionnisme, redécouvrez Picasso, Van Gogh, de Vinci, Hockney ou Mondrian revisités à la sauce Dickie !
Pieter de Poortere use à nouveau de son sens inégalé du trash et de l'absurde pour nous livrer une série de gags muets de son moustachu favori dans les coulisses désopilantes des plus grands chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art. Avec Dickie au musée, l'art devient tout sauf ennuyeux !
À
travers une série de saynètes sans paroles, Dickie, un petit bonhomme chauve et grassouillet à la moustache hitlérienne offre, à sa façon, un cours d’histoire de l’art. En quarante-six pages et autant de tableaux, il présente la genèse des œuvres ou relate une anecdote les concernant. Il démontre qu’une sculpture de Modigliani est tombée d’un camion avant que des voitures ne roulent dessus pour lui donner son allure filiforme caractéristique. Il raconte qu’Andy Warhol voulait peindre une nature morte, mais comme Lou Reed est passé et qu’il a tout mangé, l’homme aux cheveux blancs n’avait plus qu’une boîte de soupe dans son garde-manger, alors c’est ce qu’il a reproduit. Il se questionne également sur la possibilité de se pendre quand on habite dans une composition d’Escher où il n’y a pas véritablement de haut et de bas.
Pieter de Poortere a de l’imagination. Dans Dickie au musée, les gags se suivent et ne se ressemblent pas. Dans chacune des planches, en peu de cases et sans phylactères, le scénariste présente un épisode complet et cohérent. En fait, c’est un peu faux. Le Flamand fait le pari que son lecteur possède une certaine culture générale et qu’il n’a pas à tout lui expliquer. Il tient pour acquis qu’il est familier avec l’histoire de l’oreille coupée de Vincent Van Gogh, qu'il a vu La naissance de Vénus de Botticelli et qu'il est familier avec les emballages de Christo. Il a ainsi le loisir d’inscrire son propos dans une trame déjà connue, à partir de laquelle il peut extrapoler un récit généralement délirant.
L’album étant muet, les gags sont toujours visuels. Il y a d’une part son personnage fétiche, lequel se révèle systématiquement ridicule, par exemple lorsqu’il pratique l’exhibitionnisme à quelques mètres d’une foule nue de Spencer Tunick ou quand, maladroit, il détruit Le cri de Munch. Par ailleurs, l’auteur fait preuve d’une impressionnante polyvalence en pastichant des pièces de musée de tous les styles et de toutes les époques.