Résumé: Peut-on négocier avec Charon pour passer le Styx à moindre coût ? Socrate et Platon peuvent-ils se disputer sur les ombres chinoises ? Vincent van Gogh aime-t-il trop les tournesols ? Doit-il y avoir un règlement intérieur à votre culte satanique ? Disputes, quiproquos, digressions et incompréhensions sont les bases de ces dialogues fous, décalés, anachroniques et terriblement drôles.
M
archer sur les eaux, ça va, mais des yeux laser, ce serait mieux explique Jésus à Dieu. Et si Lucifer était végétarien se demandent les membres d’une secte au moment de sacrifier un agneau (qu’ils remplaceront par une pastèque). Les Troyens ont-ils vendu le cheval sur e-Bay pour financer la reconstruction de leur village? César était-il habile pour conjuguer les verbes des langues vivantes comme le latin ?
Karibou, qui débute dans le monde de la bande dessinée, imagine une centaine de ces conversations farfelues qu’il prête à des divinités, à des personnages imaginaires, à des figures historiques ou à de simples mortels. Certains sont récurrents, plusieurs n’apparaissent qu’une fois. D'une saynète à l'autre il n’y a qu’une constante : la rigolade.
Dans cet album, le crucifié connaît les expressions branchées, Moïse parle en verlan et le Créateur n’hésite pas à dire : « Ta gueule ». L’auteur se montre irrévérencieux et il a de l’imagination. La plupart des gags provoquent le sourire, quelques-uns suscitent même un rire bien sonore. Tous les sujets sont bons pour se marrer et le scénariste n’a pas de retenue. En fait, si. La religion catholique est abondamment bousculée, mais l’humoriste évite soigneusement de se moquer des cultes musulmans et juifs.
Côté dessin, l’univers est minimaliste. Les acteurs sont rapidement esquissés, souvent copiés-collés et il n'y a pas de décors. Un crayonné sommaire suffit ; le titre de l’ouvrage est d’ailleurs éloquent, dans cette démarche, ce sont les dialogues qui comptent.
Un humour pince-sans-rire, un peu bête, mais pas si méchant.