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éritier d’une grande famille et lycéen brillant, William Twinning se retrouve fauché du jour au lendemain. Rentré à son manoir pour les vacances, il tente d’y trouver le moindre sou afin de payer ses frais de scolarité pour le trimestre suivant. En fouillant l’une des caves, il découvre une pièce secrète au sol couvert de signes étranges dont surgit un inconnu. Celui-ci s’appelle Dandelion, est l’un des ducs des Enfers et prétendant au trône de Lucifer, récemment entré en hibernation. Mais pour obtenir ce poste, il a besoin du soutien du Grand Électeur, descendant du roi Salomon, qui ne serait autre que William. Esprit cartésien, le jeune Twinning est peu enclin à croire à telles affirmations sans fondement scientifique, mais l’apparition d’autres créatures infernales, décidées à mettre la main sur lui pour soutenir leurs propres desseins, l’obligent à réviser son jugement et à accepter la présence constante de Dandelion à ses côtés.
Dans Devils et realist, Madoka Takadono livre un récit où beaux gosses – qu’ils soient humains ou démons – et humour ont la part belle. En effet, des personnages tous plus sémillants les uns que les autres se succèdent au fil des pages pour venir animer une intrigue qui se révèle rapidement brouillonne, malgré une idée relativement accrocheuse. La scénariste prenant à peine le temps de mettre les choses en place, ce premier tome entre directement dans le vif du sujet puisque le héros est propulsé dans les ennuis sans coup férir. Cela pourrait passer si, au fil de l’album, la suite ne se déroulait pas tout aussi vite et sans pause. Les événements se bousculent, les rencontres succédant sans discontinuer à quelques combats guère passionnants et à un noyau de révélations succinctes qui laissent le lecteur sur sa faim. S’ajoutent à cela une galerie de protagonistes plus ou moins alléchante, certains s’avérant attachants, d’autres étant, au contraire, totalement ridicules, et un recours à des ficelles comiques plus lourdes que franchement amusantes. Reste alors le dessin d’Utako Yukihiro qui ne se démarque pas beaucoup des canons du genre, puisqu’on y retrouve les mêmes figures types des mangas fourmillant de jolis garçons aux dégaines légèrement androgynes, un usage intensif des trames et une grande expressivité.
Vite lu, vite oublié, Devils et realist ne mérite pas qu'on s'y attarde trop longuement.