Résumé: L'alliance étrange entre un ancien agent de la DGSE, aujourd'hui reconverti dans l'espionnage industriel, et un futur candidat à la présidence. L'espion et le ministre n'ont rien en commun mais ils devront coopérer face à un complot politique particulièrement vicieux. Un thriller d'espionnage réaliste et hyper documenté grâce à l'apport de Claude Moniquet, un des plus grands spécialistes européens du contrespionnage.
L
es juges et les lois, cela ne fait pas peur à Jacques Dufeutel. Son objectif, sa bataille : le fauteuil de président de la République. Si l'enjeu n'était pas aussi important, l'ancien ministre en rirait presque : pour le contrer, ses adversaires l'inculpent dans la seule affaire où il a montré patte blanche. Pour se sortir de ce coup monté, il est prêt à surmonter son mépris et fait appel à l'ex-espion de la DGSE qui lui a sauvé la mise deux fois, dans des situations plus que douteuses. Charles Weber, reconverti dans les investigations privées, accepte cette alliance, mais tout a un prix : une vie contre une carrière. Ces hommes que tout oppose composent une association à contrecœur dans laquelle chacun tient le destin de l'autre entre ses mains.
Conseillé par Claude Moniquet, un agent des renseignements, Stephen Desberg (I.R.$, Jack Wolfgang) met en scène un duo de fortes personnalités dans un contexte bouillant : un héros des temps modernes et un politicien à la moralité en berne rattrapé par son passé d'escroc. Chacun traîne des soucis personnels, des failles et des faiblesses, mais surtout, une vision du monde diamétralement opposée. C'est sur ces antagonismes profonds et la fragilité de cette alliance que joue la série en maintenant un suspense constant et des rebondissements sous tension. Le récit est tenu par Charles Weber avec une narration en voix off qui offre au lecteur l'intimité de ses pensées. Autour de ces deux personnages principaux gravitent quelques femmes fatales, un enfant fragile, des mafieux (russes bien sûr) et d'autres politiques aux dents longues. Sans atteindre le machiavélisme d'un House of cards, la lutte pour le pouvoir est âpre et le climat est tendu entre les candidats pour qui tous les moyens sont bons.
Après les grands espaces de Géronimo, Jef retourne à des ambiances de polar classieux dans la veine de Balles perdues, à ceci près que, si c'est une fiction, l'intrigue est ancrée en pleine actualité. Son style photographique bien reconnaissable s'inscrit parfaitement dans cette veine contemporaine. Son sens de la composition montre une volonté de rendu cinématographique qui fait la part belle aux scènes mouvementées et au face-à-face. Cependant, l'artiste conserve ce petit défaut des traits de travers dans les visages, donnant pour certains cette impression de « gueule de truand ».
Deux hommes en guerre propose un début accrocheur qui mise sur un scénario à la fois riche en action et en manigances perpétrés par des figures charismatiques complexes.