Info édition : Couverture souple avec rabats. Noté Première édition. Format : 150 x 215 mm.
Résumé: À Saint-Saturnin, Gégé a installé son garage à la place de l'ancienne station-service. Mais il semblerait que, dans son atelier, on n'y fasse pas que réparer des voitures : entre les "piliers de garage", les véhicules qui sillonnent la région en douce et les voix inconnues qui sortent des murs... c'est Annie, la coiffeuse de la rue Carnot, qui flaire l'embrouille !
C
et été, sur la route du Sud, osez prendre la départementale et arrêtez-vous donc à Saint-Saturnin. Oh, la bourgade n’a rien de spécial, c’est un endroit comme il en existe beaucoup à travers l’Hexagone. Il y a un bistrot pour se rafraîchir le gosier, deux-trois commerces en cas d’éventuels achats de dernières minutes et même un garage afin de vérifier les niveaux de titine si nécessaire. Gégé, le patron, n’est pas un mauvais mécano, même si la rumeur raconte qu’il traîne avec des gars un peu bizarre, limite louches. Bah, ce ne sont que des racontars, laissez-lui votre voiture et elle sera bien traitée, c’est l’essentiel, non ?
Le tour de ville continue avec le troisième tome des Dessous de Saint-Saturnin : Le garage de Gégé. Toujours entre étude sociale à la patine délicieusement rétro et le polar classique, Bruno Heitz se transforme en conteur de la France des années soixante le temps d’un album. Nostalgie infinie (mais pas aveugle) et amour pour ses personnages, la recette reste la même. Dans ce nouvel opus, il a intégré un des traumas de l’époque à son intrigue. Ce rappel de la grande Histoire ajoute un supplément d’authenticité au récit, tout en apportant de la chair à certains protagonistes. Ni sur-expliquée ni trop appuyée, cette astuce scénaristique est bien amenée.
Annie, l’héroïne de Tiff’Annie, reprend du service alors que son départ en vacances est perturbé par une suite d’incidents qui finissent par la priver de son automobile. Gégé y est évidemment mêlé et ce dernier ne serait pas blanc-bleu. Péripéties diverses et coups fourrés, le scénario s’avère solidement ficelé comme un saucisson d’Ardèche et rappelle immédiatement les enquêtes du célèbre (dans son canton) Hubert. Comme à l’habitude, un humour bon enfant omniprésent et des dialogues savoureux emballent le tout.
Gourmandise surannée menée par une plume espiègle et malicieuse, Les dessous de Saint-Saturnin est une série assurément atypique du Neuvième Art. Il s’agit surtout et avant tout d’une lecture profondément humaine aussi piquante que chaleureuse.