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uelle est la différence entre un recueil d’illustrations et une bande dessinée ? L’ellipse, chère à Scott Mc Cloud, doit-elle être nécessairement suggérée par l’auteur ou laissée à la libre appréciation du lecteur ? L’absence de dialogue et de synopsis exclut-elles d’emblée un ouvrage du 9ème Art ? À défaut de susciter un intérêt majeur, le nouvel OVNI de Richard Mc Guire a au moins le mérite de poser quelques bases de réflexion.
Dessins Séquences regroupe une série de cabochons – petits dessins placés au-dessus ou au-dessous d’un article pour l’aérer ou attirer l’attention - réalisés pour le New Yorker entre 2005 et 2015 et réunis, pour l’occasion, en différents thèmes : un parapluie et un flamant rose, un triangle amoureux entre une fourchette, une cuillère et un couteau, un plan fixe sur un couloir avec des allées et venues qui n’est pas sans rappeler Ici. Les saynètes s’enchaînent en s’affranchissant de toute notion de temps, les saisons se succèdent dans Trois Amis ou dans Arbre alors que ce sont les secondes qui semblent rythmer Pierre, Feuilles, Ciseaux.
Un trait ultra-minimaliste, un format « carte postale » de presque six cents pages… L’album est clairement à réserver aux aficionados du lauréat du Fauve d’Or 2016 ou aux collectionneurs de dessins de presse.