D
e son enfance et l’enlèvement dont elle a été victime, petite, à la place de Shoei Jinnai, le garçon que sa mère gardait, Mio Omori a tout oublié. Depuis, celui que le lycée surnomme « le prince » est devenu un être froid et égoïste. Décidée à retrouver ses souvenirs et l’ancienne personnalité de Shoei, Mio est prête à tout. A commencer par l’éduquer en le plongeant dans le morne quotidien des plébéiens. Mais le chemin est malaisé car son cœur bat la chamade dès qu’elle le voit et parce que son frère, Hinata, ne rate pas une occasion de la protéger.
Voilà encore un titre qui surfe sur le complexe de Cendrillon, la belle et pauvre héroïne étant éprise du riche voisin qui était son ami d’enfance, lequel n’est pas totalement indifférent. La romance proposée par Ayane Ukyo n’a rien de surprenant et les quelques émotions qu’elle soulève chez les protagonistes sont malheureusement assez limitées. En effet, en se doublant d’un jeu de maître (Shoei) et d’esclave consentante (Mio), l’histoire tourne à la bluette assez malsaine. Plus que les émois et tremblements des adolescents qui se cherchent et se désirent, ce sont les tentatives, souvent avortées certes, de passage à l’acte qui priment. La série porte donc bien son nom, Désir C Max, et sa pastille « pour public averti », tant le fond contient de scènes dénudées où compte seul – du moins c’est ce qui apparaît – l’assouvissement des pulsions sexuelles. Cela limite fortement le champ de cette idylle à une partie de jambes en l’air, reportée pour cause d’interruptions impromptues. Rien de bien passionnant… Heureusement qu’un certain humour est dispensé ça et là pour éviter l’ennui fatal, comme dans les scènes où Shoei découvre toute la difficulté d’une vie de pauvre. Quant au graphisme d’Ayane Ukyo, il ne se démarque guère des poncifs habituels du shojo. Mais, exceptés quelques erreurs de perspectives ou quelques visages pas toujours convaincants dans leur rendu, il passe plutôt bien.
Ce second volume de Désir C Max ne suscite guère l'enthousiasme et le fait de se demander quand les deux héros consommeront leur attirance réciproque n’excite pas suffisamment la curiosité pour qu’on ait envie de pousser l’aventure plus loin.