N
aoto Saki ne se gêne pas pour s'endormir en cours. Le lycéen a une telle imagination qu'il rejoint dans ses songes un univers entier peuplé de nombreuses créatures. Un rêve de trop le projette un jour dans ce monde fantastique, en pleine guerre des clans, les Elphis et les Sand Dusts. Le voilà devenu l'invocation d'une sorcière qui compte bien réitérer son appel en cas de besoin ! Devant la nature inquiétante de la situation, il espère bien retourner sur Terre le plus rapidement possible...
Desert Coral fait partie de ces manga qui mettent en scène un adolescent peureux qui s'évade de la réalité sociale en s'inventant un endroit magique et des compagnons fidèles. Basculant alors entre les lieux bien réels et les projections de son esprit, il devient l'élément principal d'une quête, au contraire de sa morne vie d'élève fainéant. Evidemment, ce premier volume traite alors de l'incompréhension globale du héros face à cet évènement mais aussi de l'apprentissage qui l'attend à gérer sa double vie sans y perdre des plumes.
La découverte du fantasme est plutôt brutale pour le lecteur comme pour le jeune homme. L'auteur fait partager ainsi le sentiment de perdition de son personnage. Les rencontres s'enchaînent rapidement et renforcent la chose avec un certain nombre de protagonistes à relier les uns aux autres. Si Naoto Saki vit difficilement son nouveau rôle, le récit ne dramatise jamais pour autant la situation. C'est clairement d'une manière humoristique à travers des scènes d'action assez molles que Wataru Murayama raconte et illustre son histoire.
Ce shonen ne change pas la donne au niveau du dessin, avec un second plan quasi absent, des détails rares et des visages peu expressifs. Mais la sauce ne prend pas plus qu'une autre saga du même genre. L'ensemble commence sans grande originalité, ce qui implique souvent un désintérêt rapide avant même le second volume à une époque où les manga pullulent. Il manque à Desert Coral ce petit plus qui fait la différence.