Résumé: Pendant la crise financière de 1929, soixante-six créatures naquirent le long de la route 66. Immortelles, indestructibles, dotées de pouvoirs aléatoires, elles se firent appeler des dieux par les humains. Ces dieux se reproduisirent à grande vitesse, jusqu'à devenir plus nombreux que les humains. Lentement, ils assistèrent à la disparition de la population de la planète, avec aussi peu d'intérêt que s'ils avaient observé l'extinction d'une espèce animale. Dans ce premier album qui se déroule en 2047, le Seigneur des Mouches, dieu de second rang, provoque le numéro un en duel, pour une raison qui nous échappe. Les deux dieux se livrent un combat homérique, mais ils sont tous deux indestructibles...
2047 quelque part sur Terre, 2 dieux se livrent un bien étrange combat….
Impression contrastée (doux euphémisme) pour ce 1er album.
Tout d’abord, il faut reconnaître que la (1ère) lecture s’avère étrangement … rapide ! Une fois l’album refermé, la question se pose de savoir ce qu’il reste de ces fugaces minutes de lecture ! Et là, le bilan laisse dubitatif : scénario pour le moins ténu et sans (réelle) cohérence et/ou consistance, mise en couleurs aux choix discutables. Seul le superbe graphisme de Laurent Theurreau semble pouvoir sauver du naufrage cette uchronie rétro-futuriste .
Et puis, il y a la post-face qui redonne un intérêt nouveau aux 48 planches précédentes. Dès lors, il apparaît évident qu’une 2ème lecture s’impose.
Et là, tout s’éclaire d’un jour nouveau : la simplicité du scénario devient dépouillement, le trait affirme sa filiation aux Comics et à Métal Hurlant, la mise en couleur transcende un graphisme sobre et dépouillé en une allégorie mégalomane. L’album semble alors d’une évidente… évidence : tout est dans le subliminal de la première impression, dans l’ascétisme du propos, le dépouillement du trait, la simplicité de la gamme chromatique !!!
Intellectualisation hors de propos ou volonté forcenée à vouloir trouver un sens à un scénario qui n’en a pas quoiqu'il en soit cet album ne laissera pas indifférent et les avis seront sûrement tranchés et les discussion certainement passionnées.
Au final, cet album est suffisamment en marge de la production actuelle pour que le bénéfice du doute lui soit accordé … Attendons le 2ème opus pour savoir si nous avons à faire à un futur chef-d’œuvre ou à un lamentable come-back commercial !