Résumé: Thom décide de s'installer, lui et sa famille, à l'autre bout du pays, laissant tout derrière eux... ou du moins, c'est ce qu'il croit. Alors qu'il traverse les Etats-Unis avec son fils Jamie, celui-ci continue d'affirmer voir un horrible monstre sortir du placard. Thom tente de le rassurer, l'assurant que le monstre ne les suivra pas. Mais certains secrets ne restent jamais enfermés, et le monstre ne semble pas en avoir fini avec Jamie.
C
haque soir, le même cérémonial revient. Jamie va se coucher, serrant fort sa peluche. À peine la lumière éteinte, un horrible monstre surgit du placard ! S’ensuivent pleurs, puis cris qui, finalement, conduisent ses parents à accepter l’enfant dans leur lit, pour le rassurer. Mais Thom, son père, en est convaincu : tout cela est bientôt fini. La famille a décidé de déménager à l’autre bout du pays. Demain, père et fils prendront la route pour traverser les États-Unis de part en part et rejoindre Maggie, déjà sur place. Et chacun espère qu’à l’occasion, cauchemars et monstres resteront derrière eux…
Depuis le succès de The Nice house on the Lake, James Tynion IV a pris une autre dimension auprès du lectorat français. Il est donc assez logique que les éditeurs se bousculent pour publier les récits du nouveau scénariste bankable. Rien qu’en 2025, il aura trouvé sa place à sept reprises sur la table des nouveautés des librairies. Si certains titres sont des œuvres fraîchement sorties en version originale, d’autres sont, au contraire, des inédits parus il y a déjà un certain temps outre-Atlantique. C’est le cas de Derrière la porte, publié par Image comics en 2022 sous le titre The closet. Risque d’overdose ? Pas vraiment, tant l’auteur américain parvient à se renouveler et à proposer des histoires variées à l’identité forte. Pour cette mini-série, le lecteur peut croire en première approche qu’il sera question de fantastique et d’horreur, dans la veine de Something is killing the children. En vérité, la proposition est toute autre et le récit traite, avant tout, des liens familiaux et des traumatismes infantiles. La tension est palpable, en grande partie grâce au planches soignées et à l’encrage puissant de Gavin Fullerton. Surtout, les personnages sont peu nombreux mais particulièrement travaillés. L’état d’esprit tourmenté de Thom, qui occupe le rôle principal, est ainsi fouillé, presque disséqué.
Il est parfois préférable que certains secrets ne soient jamais révélés. Mais à trop vouloir les enfouir, ils pourraient bien prendre une forme monstrueuse…