Le 05/01/2024 à 15:19:19
Avis pour les deux tomes de la série. Une histoire à lire d'une traite. Je l'ai commencée et n'en suis pas sorti jusqu'à la dernière case. La vie, la mort d'un homme qui nait avec le cinéma, devient producteur, et meurt lors de repérages à Prague en 1989. En plus il est totalement immergé dans les évènements du siècle. Le ressort du scénario qui raconte une histoire dans l'histoire (en effet le réalisateur du film en repérage lit la biographie du producteur et nous la fait découvrir) est très habile et donne du rythme à ce récit. Le dessin est parfait, la mise en page classique en gaufrier est très dynamique avec des cases de tailles variables. La couleur pastel, avec du noir et blanc pour la rétrospective cinématographique est bien adaptée pour décrire cette ambiance de fin du monde et de tournant historique. (Prague 89 c'est la fin du monde soviétique). Je recommande.Le 31/08/2020 à 11:07:06
J'ai vraiment aimé cette histoire de vieil homme infirme et acariâtre qui cache en réalité une vie bien mouvementée dans sa jeunesse. Le scénario est même magistral. Quelle bonne idée d'avoir associé un vieux dessinateur (Gillon) avec un jeune scénariste (Lapière) plein de talent : ce duo fait véritablement merveille! J'ai souvent eu le sentiment que quelque chose s'est perdu avec notre jeune génération. On ne se raconte plus les histoires de vie de génération en génération comme pouvaient le faire nos aînés. Ce récit suit un peu ce cheminement. Un vieux monsieur infirme et grincheux va mourir dans un parking de voiture à Prague. Il n'a plus aucune famille. C'est sa vie qui va être contée dans ce récit à la manière d'une grande production de cinéma. Notre héros du nom de Raoul Rosenszrtroch est d'ailleurs né en même temps que le cinéma (et dans une salle de cinéma s'il vous plaît !). C'est une belle métaphore. Il va consacrer sa vie au cinéma d'avant-guerre et faire de multiples rencontres qui vont enrichir son parcours. Emile Reynaud, l'un des créateurs du cinéma, va mourir dans l'indifférence générale, ruiné car le cinéma, c'est surtout une industrie. Or, Raoul essayera de rechercher autre chose que gloire et fortune... J'ai également bien aimé ce passage, ce relais entre les deux générations car nous avons en réalité deux héros : l'un du passé et l'autre du présent qui fait revivre celui du passé en lisant son autobiographie. En même temps que sa vie, ce sont également les grands thèmes du passé du vingtième siècle qui sont retranscrits (le nazisme, le communisme, les atrocités des deux guerres mondiales...). Les cases sont de grande taille comme au cinéma. Les plans silencieux et descriptifs foisonnent. L'histoire avance doucement, sans précipitation. Pourtant, elle va couvrir presque un siècle d'évènements. Le déroulement n'est pas confus même s'il y a de nombreux flash-back. C'est là que réside l'une des forces de ce récit. Le lecteur prend conscience de tout le patrimoine humain que représentent les personnes âgées. "La dernière des salles obscures" est avant tout une histoire profondément humaine et émouvante. A découvrir de toute urgence pour ceux qui ne connaissent pas ! Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5Le 25/05/2007 à 20:13:39
C'est l'histoire d'un homme qui naît littéralement parlant, en même temps que le cinéma, dans une salle de projection publique à Paris, en 1892. Mais même si, en s'intéressant à l'homme, on approche l'histoire du cinéma, le plus important, comme dans la plupart des histoires de Denis Lapière, c'est l'histoire d'un homme et de ses passions: presque un siècle de vie, de morts, d'amour, dans un contexte historique tourmenté... ça forge une personnalité!BDGest 2014 - Tous droits réservés