Résumé: Le Démon du soir ou la Ménopause héroïque raconte l'histoire de Noémie qui découvre le résultat de sa mammographie : « Mais comment ça "deux petites boules" ? Je suis censée faire quoi avec ça ? » La soixantaine, presque arrivée à la retraite et, maintenant, le crabe ? Comme une prise de conscience foudroyante, cette menace sonne la fin de la vie telle que Noémie la connaissait. Maintenant elle va s'occuper un peu d'elle ! Largué, le conjoint ; largué, le boulot ; larguées, les contraintes ; larguez les amarres !
P
rendre le large et faire le papillon le plus longtemps possible ! Si la première expression évoquera bien des choses au plus grand nombre, la seconde vraisemblablement moins. Elle est de celles propres à chacun, n’ayant bien souvent de sens que pour celui ou celle qui l’emploie : Noémie dans le cas présent. Lire Le démon du soir ou la ménopause héroïque et comprendre.
Sur la couverture, Noémie, celle qui porte le flambeau de Florence (Cestac) depuis Le démon du midi et sa quarantaine trompée, virevolte décomplexée et avec légèreté devant un parterre médusé, circonspect, voire outré : "Allô, non mais allô quoi...". Dans sa main gauche triomphante, ce n'est pas un affriolant petit haut qu'elle porte haut, mais une paire de lunettes assumée : fini les leurres et autres lentilles, je suis comme je suis, c’est à prendre ou à laisser et qui m’aime me suive - si je veux ! Et, histoire de s’en payer une bonne tranche avant de tirer sa révérence, elle règle l’addition ; sans animosité, mais sans que ce soit négociable. Ç’eût d’ailleurs été une faute de goût de ne pas le faire. C’est l’heure des comptes avec le mari, la descendance, le patron, les collègues… Comme un grand bras d’honneur à cette ère de déprime, portée par un jeunisme ambiant (virons vieux cons – ou vieilles connes - tout n’est question que de point de vue - et assumons !) et contrainte par cette incessante sollicitation de chaque instant. Hurlons STOP !!! Faire le papillon le plus longtemps possible… La soixantaine joyeuse !
Alors certes, les oiseaux de mauvais augure et autres tristes sires pourrons arguer que…, ils n'ont cependant pas voix au chapitre en ces pages, si ce n’est pour se faire rabrouer promptement, et, en fait, peu importent leurs considérations. Du vent messieurs les aigris. Ça fait plaisir de retrouver Florence Cestac dans ce qu’elle a de meilleur. Cet album a la pêche, il diffuse une bonne humeur et une saine joie de vivre à travers un dessin plein de vie, de gros nez et fort expressif - l’une des marques de fabrique de l’auteure -, truffé de truculents détails qui ne manquent que rarement leur cible : tout le monde en prend pour son grade et c’est mérité. Et ça fait du bien, mais du bien, vous ne pouvez pas savoir !