Résumé: En 1935, à Gyeongsong, le peintre Iho se retrouve enfermé dans la résidence de la mystérieuse Madame Song avec la mission de réaliser le portrait de la maîtresse des lieux. Mais il découvre que, malgré son âge, celle-ci a les traits d'une jeune femme et qu'elle est un vampire. Il la convainc alors de lui raconter son histoire et réalise rapidement qu'elle dissimule de terribles secrets..." Le pitch du vol.1 : La vérité que l'on omet peut être le plus gros des mensonges. En 1935, à Séoul, les rumeurs courent sur la riche et mystérieuse Madame Song, qui vit isolée depuis des décennies. Elle invite le peintre Iho Yun à s'installer chez elle pour réaliser son portrait. A sa grande surprise, la personne qui se présente à lui à son arrivée n'est pas une octogénaire, mais une belle jeune femme. Fasciné, Iho se met au travail, mais se rend compte rapidement que Madame Song cache des secrets terrifiants. Va-t-il pouvoir s'échapper avant qu'il ne soit trop tard ?" Désolé de l'approximation.
M
adame Song est une femme mystérieuse qui, bien qu'elle vive à l’abri des regards depuis de longues années, souhaite que l'on fasse son portrait. Iho Yun a été choisi pour s’acquitter de cette tâche. Ce qui n’aurait dû être qu’une commande de subsistance va mettre en jeu son existence…
Édité en Corée sous le titre Hyeonhok (현혹), ce récit de HongJacga est rebaptisé Delusion pour sa parution en France chez Albin Michel. Contrairement à l’accoutumée pour ce qui est des parutions asiatiques, il est question ici d’un volume imposant sur papier glacé, doté d’une couverture rigide et colorée au graphisme subtil. La mise en pages initiale sous Webtoon a été (ré)organisée pour revenir à une architecture classique de manhwa au format d'un roman. Toutefois, l’essentiel n’est pas là puisqu’il réside dans le trait gothico-romantique de Hong Jac-Ga ainsi que dans une mise en couleur minimaliste : le noir et la pénombre pour ce qui relève de la dramaturgie, le rouge pour ce qui est du registre artistique ! Néanmoins, ceci ne peut faire oublier une histoire complexe dont toutes les clefs ne semblent pas encore posées sur la table. Pour l'instant, il ne saurait être question que de mystérieuses disparitions liées à la vieille légende d'un buveur de sang et de tableaux qui refusent de vieillir : un mélange entre le mythe de Dracula et le Portrait de Dorian Gray, le tout décontextualisé dans la Corée de l'Entre-deux-guerres et le Shanghai des années 30 !
Une fois les quelques pauses nécessaires à sa lecture effectuées, ce premier pavé de près de trois cent dix pages séduit par son esthétique, intrigue par son écriture posée entre Orient et Occident et satisfait par sa consistance. Tributaires de plus de soixante épisodes parus, les mordus du genre devront garder tout leur sang-froid pour attendre les deux prochains tomes afin de découvrir le dénouement de cette sombre et saignante histoire… Patience donc !