Résumé: Suite des aventures de Delilah Dirk et du lieutenant turc qui, après avoir pillé le caravansérail du pirate Zakul, doivent maintenant affronter la colère de ce dernier, qui a lancé ses hommes à leurs trousses.
A
près avoir dérobé le trésor du pirate Zakul, Delilah et Selim parviennent à s’échapper à bord du bateau volant de la jeune femme. Mais la voilure enflammée les oblige à atterrir en catastrophe quelques kilomètres plus loin. Alors qu’ils ont à peine repris leurs esprits, des cavaliers envoyés à leur poursuite surgissent pour les abattre. Mlle Dirk et son compagnon se réfugient sur un aqueduc qui s’effondre bientôt sous l’effet dévastateur des canons de l’adversaire. Réchappé de justesse de la mort, le duo profite de la poussière et des décombres pour prendre le large, non sans avoir emprunté les montures de deux éclaireurs imprudents venus sonder les ruines. La fuite prend alors l'allure d'une paisible chevauchée et lorsque les jeunes gens arrivent dans un village de pêcheurs, la tranquillité des lieux et la chaleur des habitants séduisent Selim. L’heure de la séparation semble avoir sonné pour le janissaire et Delilah…
Après une introduction plutôt échevelée, ce second tome paraît à la fois plus calme et moins désordonné, sans pour autant que l’action ne manque. En effet, si le chapitre 3 narre les événements qui suivent le vol – ou la récupération, c’est une question de point de vue – du trésor accumulé par le brigand Zakul, le quatrième marque une pause dans le périple de Delilah et Selim. Cet entracte champêtre permet à Tony Cliff de montrer combien le placide janissaire a pu changer au contact de l’impétueuse gréco-britannique. Les dernières pages soulignent assez que le duo, d’abord franchement mal assorti, semble finalement assez bien fonctionner, malgré un charisme qui peine à se faire jour. L’humour, omniprésent, joue un rôle important dans cette cohésion, tout comme la perspective de nouvelles découvertes et de péripéties riches en promesses. La dernière partie de l’album laisse d’ailleurs supposer que les prochaines aventures pourraient bien être tout aussi débridées que la première. L’ensemble est porté par un trait dont l'indéniable dynamique ne masque cependant pas complètement certaines imperfections. Globalement un peu terne, la colorisation s’égaie néanmoins dans la seconde partie et continue de coller plutôt bien aux ambiances.
Moins fouillis que le précédent, ce volume clôt une première équipée et pose les bases d’une association durable entre les héros. Reste à savoir si la suite empruntera le même chemin d'action à tout-va du tome d'ouverture ou saura trouver un juste milieu.