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ags Herrera a une vie compliquée. Elle jongle entre les cours, un job, son Abuela qui demande une attention constante, une relation compliquée avec Ava, déjà en couple avec Aaron... mais c'est surtout le secret dissimulé au fond de sa cave qui l'épuise autant physiquement que mentalement. Elle tente de tout concilier, quitte à s'oublier en chemin. Elle s'interdit de ressentir des émotions et hésite à tisser des liens avec les autres. Elle avance, jouant les différents rôles qu'elle s'est assignés. Elle semble y arriver, mais à quel prix ?
C'est alors que surgit Nessa, avec qui elle a vécu une amitié d'enfance particulièrement forte, presque fusionnelle, du genre de celle qui vous marque à jamais. Un jour, sans crier gare, sa famille déménage à l'autre bout du pays, brisant nette leur complicité.
Ce retour ébranle la jeune femme. Des souvenirs qu'elle pensait profondément enfouis refont surface. Et, surtout, Nessa n'est pas revenue sans une petite idée derrière la tête. Cette dernière est hantée par une étrange réminiscence... Elle se rappelle un événement étrange, sans réussir à pleinement le définir. Elle a vu quelque chose qu'elle n'aurait pas dû voir. Elle a peut-être fait quelque chose qu'elle n'aurait pas dû, et qui pourrait avoir eu des conséquences terribles. Mais elle n'est pas certaine. Elle a besoin de certitudes et espère enfin les trouver.
Si l'intrigue emprunte les sentiers de la fantasy, il ne faut pas cantonner The deep dark à un simple récit de genre. L'argument fantastique sert à introduire un récit initiatique qui explore le poids des secrets de famille et la nécessité d'accepter sa part d'ombre. Molly Knox Ostertag déroule un scénario qui navigue habilement entre intimisme et suspense. Elle laisse le mystère épaissir lentement tout en livrant de beaux portraits de personnages en quête d'eux-mêmes. Son livre s'attaque à des thématiques complexes telles que le difficile passage à l'âge adulte, l'importance des racines et des traditions. Il combine avec beaucoup de fluidité une analyse sensible de cette période particulière et une intrigue bien construite et très agréable à lire. Sur près de cinq cents pages, The deep dark déroule une histoire à la fois simple et universelle, qui devrait parler à un public ado, d'autant que le récit évite les poncifs et facilités d'usage.