Le 03/11/2020 à 12:09:23
Le récit met en scène un fils rebelle qui s’oppose à son père dans une exploitation de canne à sucre située sur l’île de la Martinique à Saint-Pierre vers la fin du XIXème siècle. Cela fait quelques décennies que l’esclavage a été aboli mais dans les faits, le système semble perdurer malheureusement pour le pire. Cela n’empêchera pas le fils d’avoir une aventure avec la fille d’une servante ayant déjà eu des liens très rapprochés avec le père. Bref, tout cela n’est pas très saint. Le dessin m’est apparu assez moyen dans le fait qu'on distingue à peine les détails. Il reste néanmoins de belles couleurs pour donner un aspect graphique intéressant à cette île. Je n’ai pas trop aimé la fin de ce récit qui se termine en pleine mer de manière assez tragique. Certaines paroles prononcées ou la dernière image laissent à penser à une autre fin plus heureuse mais rien n’est moins sûr.Le 23/10/2017 à 16:28:05
Les Déchaînés nous emporte en Martinique quelques années après l’abolition de l’esclavage, alors que la vie entre propriétaires blancs et ouvriers noirs peine à sortir des traditions de propriété, de violence, de haine. Le fils du propriétaire, éduqué par un précepteur féru des Lumières passe son temps avec ses amis noirs et notamment Amélia. Au sortir de l’enfance les premiers émois sexuels tendent à changer leur relation d’amitié ainsi que le fragile équilibre entre les deux communautés. La très jolie illustration de couverture masque quelque peu la dureté de cette histoire intéressante aux atmosphères des romans de Le Clezio. Il n’est pas question de voiliers ou de mer mais bien de relation entre noirs et blancs dans cet album. J’avoue que le dessin m’a laissé sur ma faim par une technique que l’on peut trouver dans des premiers albums et il est heureux que la colorisation et l’apposition de jolies textures (bien maîtrisées) donnent du corps à ces images. De même le découpage est par moment un peu rapide (mais la lecture sur écran a pu accentuer cela). L’histoire en revanche est bien menée, intéressante et transcrit bien le mélange de violence latente et de torpeur lascive d’une vie chaude dans les îles. Certains dialogues peuvent sembler manichéens mais les thématiques (l’ouverture des Lumières, la liberté individuelle, l’émancipation des individus de leur condition, la jalousie des faibles,…) enrichissent cette histoire d’amitié enfantine. L’auteur aurait pu laisser plus de place aux aventures des gamins dans des paysages de terre et de feuilles. Au final cet album laisse une impression mitigée d’ouvrage semi-amateur par un auteur qui a déjà presque 20 ans de métier. J’avais eu les mêmes difficultés avec le dessin de Bablet sur « Shangri-la« mais de l’ensemble ressortait une impression bien plus maîtrisée. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/10/09/les-dechaines/BDGest 2014 - Tous droits réservés