On ne manque pas d'être littéralement enchanté par le dessin de V. Vanoli, qui nous ramène si bien au milieu du XIVème siècle (je ne saurais mieux dire que la présentation accompagnant le résumé ci-dessous). Les vues d'ensemble sont particulièrement superbes, et retiennent longtemps le regard (p. 27, 36, 73...).
Huit récits adaptés de Boccace sont encadrés par un prologue et un épilogue bienvenus, qui mettent en scène le moine Caruso et le soldat Luigi, appelés à devenir en quelque sorte les guides du lecteur. Le tour de force de V. Vanoli est de singulariser chacune de ces historiettes par des procédés particuliers: absence de phylactère (n° 6), phylactère contenant des idéogrammes (n° 1)... On sait gré à l'auteur aussi de ce découpage, car il permet de savourer longuement chaque intrigue, et de ne pas se précipiter sur la page suivante, en délaissant quelque détail.
Le seul inconvénient à dette condensation extrême est qu'on perd parfois le sel de l'histoire, ou qu'on se heurte à quelque obscurité due aux ellipses. Il n'en reste pas moins que ce volume force l'admiration (la mienne du moins); ma préférence va à la deuxième intrigue, très drôle, et à la septième, dont la chute est inattendue.