U
n vaisseau extra-terrestre s’est échoué aux abords des zones côtières du Japon. Ses occupantes ne sont manifestement pas du genre belliqueux et leur apparence physique est tout à fait séduisante. Elles sont adoptées par la population qui leur donne le nom de DearS (invités). Takeya, étudiant de son état, semble réservé à leur sujet et les soupçonne de dissimuler leurs intentions réelles. Jusqu’au jour où il croise le chemin de l’une de ses créatures qui élit domicile dans son appartement.
Inspiration, hommage ou plagiat ? Le moins expert en manga ne manquera pas de rapprocher DearS de Chobits, une des séries emblématiques des studios Clamp dont les productions sont adulées par une frange de fans inconditionnels. Dans les deux cas des étudiants sont les personnages centraux. Confrontés l'un à un androïde domestique, le « persocon », qu’il accueillera chez lui après l’avoir trouvé dans une décharge, l’autre à une Dear pas moins tombée du ciel. Les deux ont l’apparence de jeunes filles aux formes des plus avantageuses ce qui est tout sauf anodin pour un ado cherchant à dompter sa libido. L’une est un « robot » destinée à exécuter les tâches confiées par son propriétaire, l’autre annonce tout de go à Takeya « je suis ton esclave ». On ajoute à cela que les deux séries comptent huit volumes et l’inventaire peut s’arrêter là.
Il est en effet plus positif d’éviter le parallèle et de se refaire une virginité pour se concentrer sur les qualités de ce shonen (Chobits est lui à ranger sur l’étagère Seinen…). A défaut de traits de personnalité marquants, les personnages ne manquent pas complètement d’intérêt que ce soit ce jeunot un peu benêt qu’on aimerait parfois moins moral ou la copine d’enfance qui soupire probablement pour le jeune homme. La prof d’anglais totalement extravertie et peu avare de ses charmes, y compris en classe, est une figure amusante. Oui mais les DearS dans tout ça ? Pour le moment, le voile n’est pas levé et seules une absence de caractère assortie d'une faculté exceptionnelle pour l’apprentissage des langues font partie des confidences livrée dans ce tome 1. Possible à ce stade de fantasmer encore sur une face cachée de ces aliens, mais pour le moment ce sont leurs charmes et leurs courbes qui sont entrevus. Pas sûr que les aspects relationnels avec ces « étrangers » et a fortiori avec cette esclave autoproclamée donnent lieu à des développements plus profonds que ceux esquissés pour le statut de femme-objet du persocon de la série-référence. C’est un shonen ma chère. Reste à savoir si la suite fera la part belle au côté bluette et à l’expression des sentiments, à la comédie en jouant sur les difficultés d’immersion de Ren dans la société nippone ou encore à un érotisme tout en retenue.
Alors, DearS simple resucée de Chobits ? Les développements de la série le diront. Pour le moment, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a tentative de surf sur une vague autrefois porteuse. L’avenir dira si elle ne s’est pas déjà abîmée sur la plage.
A noter que pour le volume 1, Kami propose une édition collector avec un coffret contenant un DVD découpé. Comme Asuka avec Gunslinger girls.