Le 09/11/2025 à 14:18:16
Tom Taylor est monsieur Elseworld. Arrivé sur le marché du comics avec son magistral Injustice, il enchainera avec Dceased (dont le dernier opus vient de sortir en France), ou War of the realms en compagnie de Hickman. Moins prolifique que l’autre grand Tom (King) de DC, il assure néanmoins une qualité constante dans son confortable concept. Cela parce qu’il connait ses gammes et applique parfaitement ce qui tient un lecteur en haleine en panachant un décalage léger de figures connues, une inversion des rôles et des morts brutales. A force de routines narratives en BD comme ailleurs on finit par oublier qu’il n’est finalement pas si compliqué de surprendre même dans un périmètre aussi balisé que les héros DC. Ainsi Taylor nous fait comprendre sans délai que ce que nous connaissons sera différent: les parents de Superman sont des monarques médiévaux, Batman est capitaine de la garde, Wonder Woman une amazone très proche de la soeur de Superman (oui-oui!),… On se plait ainsi à voir des personnages changer de rôle, un peu comme dans Secret Wars et le scénariste ne se contente pas de son concept et enchaine les surprises, retournements de situations et joue avec son lecteur comme témoin d’évènements difficiles à accepter. Dans ce monde de fantasy on imagine bien que tous les artifices peuvent faire changer de visage ou manipuler une personne, pourtant l’auteur se fait un malin plaisir à placer des actes impossibles chez les héros. Des attitudes finalement très logiques eu égard à la toute puissance des El. Depuis Injustice Taylor interroge ainsi régulièrement la Force et son utilisation, dans une réflexion plus subtile que le seul fun du décorum. L’album revêt également une dimension de thriller diplomatique mais les références à Game of Thrones qui accompagnent la promo sont peut-être un peu forcées tout de même. Avec un rythme assez rapide il n’est pas vraiment envisageable d’installer une trame au long court. Accompagné par des planches totalement somptueuses de Yasmine Putri jusqu’ici cantonnée au rôle de cover-artist, le scénariste propose un classique immédiat et lance une artiste sur qui il faudra compter dans les années à venir, surtout que le rythme de production ne semble pas avoir posé de problème à l’indonésienne. Annoncé sur douze épisodes (soit deux volumes reliés), on attend donc la conclusion de ce petit bonbon assez vite chez Urban. Et à n’en pas douter mille et un « produits » dérivés si le succès (inévitable?) est au rendez-vous. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/09/28/dark-knights-of-steel-1/BDGest 2014 - Tous droits réservés