Le 19/08/2018 à 20:32:43
Voici le quatrième – et volumineux – dernier Deluxe terminant le run de Brian M. Bendis, un Deluxe qui aura longuement été attendu par les fans de Daredevil ; trois histoires s’y succèdent, étonnamment sans véritable lien entre elles. Dans la première (Daredevil 1998, #66-70), on suit l’ascension et la chute d’Alexander Bont, le Caïd avant Wilson Fisk, et de Melvin Potter alias le Gladiateur. Alex Maleev imprime un style graphique original pour rendre compte des trois époques auxquelles l’histoire fait référence (en noir et blanc, en colorisation Benday et dans son style habituel) mais le photo-réalisme commence à devenir perturbant lors des gros plans sur les visages. Dans la deuxième histoire (#71-75), Daredevil est en retrait et il est question de religion – un aspect de sa personnalité rarement mis en avant –, de magie noire et surtout de la parole des victimes autour d’un quasi huis-clos. Une histoire à plusieurs voix plus intime, assez éloignée du rythme effréné auquel Brian M. Bendis nous avait habitué et dans laquelle Alex Maleev et son coloriste s’essaient à un style plus épuré encore plus photo-réaliste pour les nombreuses séquences de flash-back. Dans la troisième histoire (#76-81), le thème sous-jacent à l’ensemble du run de Brian M. Bendis, à savoir la confirmation de l’identité secrète de Daredevil, est remis sur le devant de la scène. Le Caïd propose un marché au FBI : une preuve de cette identité secrète contre sa libération ; le FBI, qui enquête sur Daredevil pour entrave à la justice, accepte et une chasse à l’homme s’engage alors pour le retrouver. Comme toute bonne conclusion, on assiste à une débauche d’action et à l’intervention de nombreux super-héros et super-vilains. Malgré quelques aspects intéressants tels que le courage de Milla Donovan ou voir Matt Murdock sur le banc des accusés, il s’agit d’une conclusion bien peu subtile. Brian M. Bendis aura mené le run le plus abouti de l’époque contemporaine sur Daredevil, bien aidé d’Alex Maleev dans une représentation adulte d’Hell’s Kitchen. A Ed Brubaker désormais, dans quatre autres Deluxe, de sortir Daredevil du trou.BDGest 2014 - Tous droits réservés