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anon peine à faire le deuil d’Elio, disparu en mer. Un jour pourtant, depuis la plage, elle croit l’apercevoir dans le lointain ! Sans réfléchir, elle se jette à l’eau pour le rejoindre…
Jusqu’aux dernières pages de Dans les lignes de la mer, il pourrait être question de mort, de mer et de marins, triptyque sur lequel beaucoup a déjà été dit et pour lequel il resterait encore amplement à écrire. Sauf que l’épilogue (comme le laissait d’ailleurs deviner le sous-titre) révèle une publi-BD à la gloire des tenues bleues et blanches de la Royale produites par l’un des fleurons de l’industrie textile de la baie du Mont St Michel. Et le logo de l’entreprise St James (pour ne pas la nommer !) sur la page des remerciements surprend pour ne pas dire indispose. À quand un Les vieux fourneaux sponsorisé par Korian ou un XIII par Beretta ?
Pour justifier cela, Tom Graffin développe une histoire abracadabrantesque d’île fantôme peuplée des hommes (mais pas des femmes !) décédés en mer et de l’Élue qui lira la nécrologie des marins disparus dans les rayures de leur marinière. Les plus mystiques apprécieront, les plus cartésiens attendront patiemment un dénouement à la hauteur du mystère qui plane sur cette île et du brouillard qui nimbe ce scénario. À noter que pour l’occasion, il est surprenant de retrouver Nathalie Ferlut dans un telle aventure. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas quelques planches particulièrement réussies qui sauveront cet album du naufrage.
Dans les lignes de la mer vient grossir le flot d’un production déjà pléthoriques et ne laissera pas plus de traces qu’un château de sable sur une plage à marée basse.