Résumé: Kei Miyama, un détective indépendant de 17 ans, vit avec son grand-père français en Islande. Comme les autres hommes de sa famille, il dispose d'un pouvoir atypique. Le sien consiste à pouvoir communiquer avec les appareils électriques e les automobiles.
Mais sa vie bascule soudainement lorsqu'un détective japonais en congé sur l'île lui annonce l'assassinat de son oncle et sa tante par le propre frère de Kei. Convaincu de l'innocence de ce dernier, le jeune détective va mener l'enquête.
D
ix-neuf août, température entre dix et treize degrés, voiture renversée, perte de la cible. À quoi bon s'énerver ? Il faut savoir parfois perdre du temps pour en gagner. Qu'en penses-tu, toi, couchée sur le côté ? Pas grand-chose certainement. Ne vous affolez pas, l'homme qui parle à sa voiture n'est pas fou. Il peut communiquer avec n'importe quelle machine, pouvoir bien utile sur des terres aussi difficiles à apprivoiser que l'Islande.
Les mangas en pays nordiques sont assez rares (Vinland saga) pour signaler la sortie de ce tome d'une nouvelle série à surveiller. C'est suite à un coup de cœur que Aki Irie (Le monde de Ran) s'est décidée à placer cette intrigue dans des contrées sauvages et arides. Dans le sens du vent débute de manière habile, emmenant le lecteur sur le chemin des possibles, et impossibles. Qui est ce Japonais ? Que fait-il loin de chez lui ? Que cherche t-il ? Pourquoi cette aptitude étrange ? Au final, ce dernier point reste en retrait dans le scénario, laissant l'histoire se placer entre l'enquête de Kei Miyama sur un secret familial et l'attraction exercée par l'île. Peu de personnages, mais ils sont bien campés, entre le jeune homme désinvolte, le père séducteur qui aime les oiseaux et sa petite amie du moment, romantique. Le fond se révèle un beau mélange de suspense, de poésie, d'humour et de ton léger qui s'assombrit cependant au fur et à mesure de l’avancée de la lecture. Les investigations du début permettent d'approfondir la connaissance du héros, la seconde partie peaufine quant à elle la trame qui se densifie, amenant par là-même un peu plus de violence dans le récit.
La mangaka n'hésite pas à s'attarder en des moments contemplatifs, dessinant avec talent les paysages et la faune pittoresques. Son style se rapproche de Naoki Urasawa, l'auteur de Twenty century boys, avec, en plus, des allures de shojo grâce à son trait fin et élégant. Dans les panoramas comme dans les plans rapprochés et les êtres humains, l'ensemble possède un rendu relativement agréable.
Sur un excellent graphisme, ce premier épisode emmène dans des directions inattendues, tout en restant classique dans ces thèmes. Le dépaysement sans jet-lag donc, original et immersif.