Résumé: Le sommaire
La naissance d’une collection
Carmen Genten, Conservatrice au BAL – Musée des Beaux-Arts de Liège
La bande dessinée belgo-française, un aperçu historique
José-Louis Bocquet
La BD comme art. Brève histoire de l’original et de sa valeur dans l’espace francophone
Didier Pasamonik
Comment montrer la bande dessinée ?
Thiery Bellefroid
Regards sur la collection
Olivier Grenson, Silence(planche 66), de Comès
Sergio Salma, Silence(planche 49), de Comès
Thiery Bouüaert, M. Rectitude et Génial Olivier – La « Coupe » de l’année (planche 1), de Devos
Yslaire, Gaston Lagaffe – Un Gaffeur sachant gaffer(planche 512), de Franquin
Denis Lapière, Michel Vaillant – Cauchemar(planche 46), de Jean Graton
William Henne, Les Aventures de Tintin – On a marché sur la lune(planche 13), de Hergé
Sacha Goerg, Les Aventures de Tintin – On a marché sur la lune(planche 35), de Hergé
Jean-Marie Derscheid, Comanche – Les Loups du Wyoming(planche 15), de Hermann
Frank Pé, Bernard Prince – La Forteresse des brumes(planche 7), de Hermann
Alain Goffin, Blake et Mortimer – La Marque jaune(planche 26), de Edgar Pierre Jacobs
Pierre Bailly, Lucky Luke – Tortillas pour les Daltons(planche 19), de Morris
Max de Radiguès, Johan et Pirlouit – Le Sortilège de Maltrochu (planche 49), de Peyo
François Schuiten, Les Timour – La Tribu de l’homme rouge(planche 15), de Sirius
Claude Renard, Gil Jourdan – Le Chinois à deux roues(planche 20), de Tillieux
Frédéric Niffle, Gil Jourdan – Popaïne et vieux tableaux (planche 42), de Tillieux
Renaud De Heyn, Isabelle – L’Astragale de Cassiopée(planche 36), de Will
Dany, Tif et Tondu – Les Ressuscités(planche 5), de Will
B
ien avant que le Neuvième Art ne gagne ses lettres de noblesse et que les montants records atteints par certaines œuvres fassent les manchettes des journaux, il n'était guère considéré et l'idée même de collectionner des originaux n'était partagée que par de rares hurluberlus. Pire encore, les planches étaient, parfois, simplement détruites après utilisation par les imprimeurs. Heureusement, au début des années soixante-dix, sous la pression de quelques amateurs soucieux de ce patrimoine, le Musée des Beaux-Arts de Liège accorda un modeste budget pour l'achat de quelques pièces destinées à enrichir son fond. La Belgique a quand même été, et continue d'être, le fer de lance de la BD européenne ! Depuis, si de nombreuses institutions, aux moyens financiers sans aucune mesure à ceux de la Cité Ardente, ont également ajouté des « petits Mickeys » à leur collection, celle de Liège reste néanmoins une des plus complètes et des plus pertinentes. À défaut d'avoir d'importantes dotations, être sur place localement et, surtout, avoir été le premier à venir se « servir » dans les fardes des plus grands artistes (Hergé, Franquin, Jacobs, etc.) a ses avantages.
Bien plus qu'un simple inventaire, L'âge d'or de la bande dessinée belge se révèle être un ouvrage de vulgarisation sur l'Histoire de la narration séquentielle chère à Will Eisner. Au fil des pages, la fine fleur des exégètes d'outre-Quiévrain partagent leurs visions sur l'évolution de la perception de l'objet « original de BD », aussi bien sur le plan artistique, patrimonial que financier. Thierry Bellefroid y développe même une théorie sur la meilleure manière de les exposer ! La seconde partie du livre présente une sélection - souvent des chef-d’œuvres, tel un prodigieux épisode mettant en scène la Marque Jaune face à Blake et Mortimer ou la fusée de Tintin plongeant vers la Lune - du riche catalogue, chaque pièce étant commentée par différents dessinateurs et scénaristes du sérail. Ces remarques, souvent très judicieuses à propos de la composition et la mise en page, sont particulièrement intéressantes à découvrir.
Superbement réalisé (papier et impression de qualité), L'âge d'or de la bande dessinée belge devrait séduire les aficionados du phylactère et, qui sait, provoquer des vocations au-delà du cercle des bédéphiles avertis.