Info édition : Cet ouvrage reproduit, entre autres, les actes d'une journée d'étude, organisée par le Laboratoire Junior Sciences Dessinées, qui s'est tenue à l'ENS de Lyon le 12 juin 2014.
Résumé: L’Antiquité possède Alix, la période moderne a L’Épervier et les Passagers du Vent, la période contemporaine se retrouve dans Maus ou chez Tardi. Le Moyen Âge serait-il le parent pauvre de la bande dessinée ? Il existe bien quelques œuvres marquantes, de Prince Vaillant aux Compagnons du Crépuscule, en passant par Vasco et Les Tours de Bois-Maury, mais elles ont moins imprégné l’imaginaire collectif et nos images mentales du Moyen Âge sont d’abord tirées de films, comme Le Nom de la rose par exemple.
Écrit par un collectif d’historiens, cet ouvrage explique en quoi la période médiévale a pu inspirer les auteurs du monde entier. Si la medieval fantasy est le genre qui est le plus en vogue actuellement (Thorgal), la bande dessinée historique reste très présente. Il s’agit alors de recontextualiser cette production : comment la bande dessinée a-t-elle instrumentalisé le Moyen Âge pour faire passer des messages politiques, qu’ils soient chrétiens ou anticléricaux, fascistes, écologistes, féministes ou communistes ? Depuis les années 1980, le lectorat visé étant plus diversifié et moins politisé, c’est un tout autre Moyen Âge qui est représenté par des auteurs qui se documentent davantage pour recréer des décors, une langue et des situations qui paraissent crédibles. Mais la vision qui en est donnée est globalement très sombre : du beau Moyen Âge de preux chevaliers, on passe à un monde crépusculaire qui peut, en creux, faire réfléchir sur notre société contemporaine.
À côté d’articles de synthèse, cet ouvrage fait la part belle à l’analyse détaillée d’œuvres très diverses, du Godefroid de Bouillon, de Servais, au Sourire des Marionnettes, de Jean Dytar, tout en donnant la parole aux auteurs de bande dessinée par le biais d’entretiens.