Résumé: La bande dessinée n’est plus un objet mineur qu’il faudrait à tout prix justifier par rapport à des arts plus importants, la littérature, notamment. Cet ouvrage se propose donc d’étudier les moyens d’expression spécifiques de la bande dessinée à partir de l’idée d’engendrement des images. Il s’agit de voir comment le récit de bande dessinée se produit dans les métamorphoses de l’image même, mais aussi d’examiner comment les auteurs de bande dessinée représentent ce processus de création. Les différentes études réunies, dues à de grands spécialistes reconnus (Groensteen, Smolderen, Peeters, Denis Mellier) mais aussi à de jeunes chercheurs, couvrent un corpus résolument varié, allant des origines du neuvième art à ses évolutions les plus contemporaines (notamment numériques), abordant aussi bien le travail de dessinateurs et de scénaristes, associant albums expérimentaux et bandes dessinées plus populaires. On suit ainsi comment, dans les œuvres de Milton Caniff, Franquin, Vaughn-James, David B., Alan Moore, dans des genres comme la bande dessinée muette ou le steampunk et plus généralement dans l’ensemble de la bande dessinée, s’élabore une véritable conscience des pouvoirs propres du neuvième art. En conclusion, l’entretien avec le dessinateur Boulet permet de récapituler les différents problèmes abordés en les mettant directement en relation avec les questions que peut se poser aujourd’hui un créateur de bande dessinée.