Résumé: Artistes et auteurs de bande dessinée parlent souvent le même langage : de la gravure traditionnelle à Crumb, du carré noir de Malevitch à Tintin chez les Soviets, de Guy Pellaert au pop art, des comics américains à Roy Lichtenstein, des mangas à Hokusai, cet ouvrage révèle une multitude de passerelles entre ces deux univers.
B
ien que très segmentés, les arts possèdent des frontières très élastiques que les créateurs n'ont cessé, de tous temps, de tester et d'enfreindre. Ainsi, un poète se transforme facilement en chansonnier, tandis qu'un peintre se fera graveur ou sculpteur suivant ses envies. De plus, outre les moyens d'expression en tant que tels, les techniques propres à chaque médium sont souvent détournées et adaptées dans d'autres buts. Au milieu de cette farandole de muses, la bande dessinée ne fait pas défaut et les auteurs piochent allègrement dans la grande marmite de la création pour alimenter leurs albums. Que ce soit dans un soucis documentaire ou de réalisme, pour faire rire ou simplement pour le plaisir, l'Art se retrouve fréquemment mis à contribution par les petits mickeys. Dans Art et BD, Christophe Quillien décrypte ces liens par l'exemple .
Des reportages ethnographiques du National Geographic utilisés comme références par tant de dessinateurs de l'âge d'or, aux collages de Fred et Johan De Moor, en passant par les « emprunts » sous la forme de clins d’œil d'Albert Uderzo et René Goscinny (Le repas de noce de Brueghel l'Ancien transformé en un festin riche en sangliers dans Astérix chez les Belges), le journaliste montre comment la BD s'est servie à gauche et à droite pour meubler ses planches. Il n'oublie pas de souligner, qu'en retour, la bande dessinée sert aujourd'hui d'inspiration aux artistes contemporains de tout poil. Le nom de Roy Liechtenstein vient immédiatement à l'esprit, mais Jean-Michel Basquiat ou Banksy intègrent également des extraits d'illustrés jeunesses dans leurs œuvres. L'appétit sans limite du cinéma pour les adaptations, qu'ils agissent de super-héros (Batman, The Avengers, etc.) ou de récits plus intimistes (Le chat du rabbin, Persépolis, etc.), est aussi mis en avant comme illustration des ponts entre ces différents univers.
Doté d'une iconographie très riche et agréablement mis en page, l'ouvrage manque néanmoins de profondeur dans ses analyses. Proches de fiches de lecture (si vous êtes collégiens) ou d'éléments de langages (si vous êtes ministre), celles-ci restent très simplistes, voire primaires par moments. Ni l'amateur d'Art Moderne, ni le bédéphile n'y apprendront grand-chose de nouveau, tandis que le néophyte sera sans doute frustré par le manque de suivi de ces mini-exposés qui expédient chaque sujet en trois paragraphes et deux images.
Les avis
Ophis
Le 18/06/2015 à 11:56:01
Un bel ouvrage, documenté et synthétique, dans la lignée de ce que Palette offre depuis des années : des ouvrages à destination des plus jeunes, qui n'ont pas de vocation encyclopédique ou exhaustive mais offrent de bonne clés d'entrée sur un sujet.
Assurément pas un livre à destination des spécialiste, mais on prend un plaisir certain à le parcourir, grâce à une maquette estampillée "Palette", toujours efficace.