Info édition : Avec une postface de deux pages de David Brin et en bonus deux pages titrées "Des croquis au résultat final" par Scott Hampton.
Résumé: Tirés de leurs limbes mythologiques par la sorcellerie et les noires émanations de l'holocauste, les dieux nordiques font pencher la balance en faveur des nazis et privent les Alliés de la victoire. Près d'une génération plus tard, la guerre fait encore rage. Le temps de la dernière bataille approche. Une poignée de héros réunit ses forces pour affronter les nazis et les envoyés d'Asgard. L'uchronie est une branche de la SF qui s'efforce d'imaginer ce qu'il adviendrait de notre monde si une altération se produisait dans le cours de l'Histoire. La seconde guerre mondiale a déjà inspiré les plus grands, tels Philip K.Dick ou Norman Spinrad. L'écrivain David Brin a suivi leurs traces prestigieuses avec sa nouvelle, nommée pour le Prix Hugo, "L'Amérique n'a pas Thor", qu'il a portée aux dimensions d'un scénario pour le dessinateur Scott Hampton ("Batman", "Star Trek" entre autres). Ensemble, David Brin et Scott Hampton ont composé une fresque à la fois magique et vibrante d'humanité, sur les thèmes du courage, de l'espoir et de la rédemption.
L
e 6 juin 1944 fut un jour terrible pour… les Alliés. En jetant toutes leurs forces dans un gigantesque débarquement en Normandie, ils pensaient porter un coup décisif aux Nazis. Mais ceux-ci se sont mystérieusement associés aux Dieux de la mythologie scandinave et, avec force cyclones et coups de marteau de Thor, ils ont réduit à néant les espoirs du monde libre.
Depuis, le troisième Reich s’est considérablement étendu sans qu’on sache bien qui des dieux ou des Nazis le dirige, et la guerre s’est étendue à d’autres fronts, car des divinités rivales sont apparues en Asie, tandis que des résistants du monde entier, de toutes nationalités et religions confondues, tentent de s’unir pour mettre un terme à ce conflit planétaire qui dure depuis des décennies.
« L’Uchronie », cette branche de la science fiction qui réécrit l’Histoire en changeant le cours des événements majeurs, est peu représentée en BD. D-Day en est une excellente représentation mais reste avant tout l’adaptation d’une nouvelle de David Brin, le scénariste, dans laquelle l’enjeu était de décrire le monde après une défaite alliée en 1945. Si la version française de ce comics américain sort à point nommé pour le soixantenaire du Débarquement, on peut regretter le décalage entre ce titre opportun et le contenu, bien éloigné de ce fameux 6 juin.
Le sous-titre Les mangeurs de vie convient ainsi beaucoup mieux à ce récit conséquent qui combine scènes guerrières, super-héros et mythologie dans un mélange original parfois très réussi et hélas souvent indigeste. Le talent de David Brin est incontestable mais l’adaptation d’une nouvelle aussi ambitieuse n’est pas si aisée et pour certaines parties, les auteurs n’ont eu d’autre choix que d’imposer de longs passages de texte, agrémentés ça et là par quelques illustrations.
La première partie qui présente le contexte alterne ce genre de pages un peu fastidieuses et les morceaux de bravoure graphiques, ballottant le lecteur entre rythme effréné et longueurs pesantes. L'immersion dans cette fiction complexe exige donc une grande attention, d’autant que, multipliant les histoires aux quatre coins de la planète, le scénario ne s’attarde guère sur les quelques personnages auquel on tente de se raccrocher.
La seconde partie, qui démarre alors que les hommes entrevoient un espoir de vaincre ces divinités qui les dépassent, retient l'option inverse. Les personnages sont plus travaillés, les dialogues percutants se substituent aux résumés, l’action devient presque limpide. Cette partie du récit est bien plus propice à la BD et sa lecture s’avère bien plus agréable.
Sur le plan visuel, sans surprise puisqu’il s’agit d’un comics, l’aspect esthétique prend souvent le pas sur la lisibilité. On retrouve les canons du genre, c’est-à-dire des angles et cadrages somptueux, une large palette de couleurs capable de produire des ambiances sombres comme des explosions de tons les plus criards. Mais tout cela est largement reproduit désormais dans la BD européenne, et avec cette très belle maquette (un classique chez les Humanos), le clivage BD européenne/comics n’a plus vraiment lieu d’être.
Ce pavé de 144 pages (mais ne cherchez pas les numéros !) vous occupera donc pendant un bon moment, mais paradoxalement, il laisse sur sa faim. Le sujet est passionnant, le graphisme réussi, mais les auteurs ont sans doute voulu trop en faire dans un seul album, ou n’ont pas eu l’audace de faire plusieurs tomes avec ce synopsis en béton. Dommage.
Les avis
kriss4
Le 08/08/2007 à 15:27:36
Un album au graphisme époustouflant et au scénario intéressant mais sans plus. Dommage que les auteurs n'aient pas prévu de suite...On se croirait un peu dans l'univers du jeu vidéo "Retour vers Wolfenstein", après avoir perdu la partie bien entendu...Bref, cette uchronie est à mon avis peu crédible, bien que le régime nazi aie eu des projets de recherches particulièrement farfelus. J'ai quand même passé un bon moment en lisant l'album.
safedreams
Le 01/11/2005 à 20:38:43
Plutôt deçu...Notamment par le concept du moitié roman moitié BD. Ici, trop de blabla très très pompeux et inutile. La Bd est indigeste et j'ai peiné a la finir. Dans le genre uchronie de la seconde guerre mondiale, "Sur la terre comme au ciel" est bien meilleur !
spartacux
Le 28/10/2005 à 12:12:26
Par curiosité j'ai acheté cet album en voyant qu'il avait été sélectionné pour Angoulême. Impression bizarre au début en voyant les dessins.
Au final j'ai passé un super moment, le mélange roman-Bd présent dans cet album permet d'éviter certaines planches inutiles et nous laisse d'autant plus à notre imagination. L'écriture est captivante et le dessin se prête finalement très bien à l'histoire. Probablement une des meilleures que j'ai lues ces dernières semaines, surtout après les flops Astérix, XIII, Spirou, ....