Le 24/04/2023 à 18:16:16
Si un seul Comic book doit être lu dans une vie c'est bien celui là. Œuvre romantico-trash ultra violente, gothique à souhait, c'est par cet écrit que James O'Barr a tenté d'exorciser le deuil de sa petite amie tuée par un chauffard ivre. Et savoir le pourquoi cette œuvre a été écrite renforce le propos de celle ci. On est sur un récit noir, d'une extrême tristesse et dont la violence du deuil n'a d'égal que l'absurdité de la mort et ce sentiment d'impuissance. L'histoire est plus que connue, notamment grâce au film avec Brandon Lee. Eric revient d'entre les morts venger le viol puis meurtre de sa petite amie, Shelly, dont les monstres qui se sont repus d'elle l'ont fait sous ses yeux agonisants. Mais si le film était très bien fait, il ne rend aucunement hommage à la BD, toute de noir et blanc et de poésie mêlant morbide, meurtre et amour. Un amour pur et sans condition. Alors on pourra toujours ergoter sur le fait que ce deuil a obscurci le jugement de l'auteur qui y a ajouté une part de fantasme quant à l'amour pour sa petite amie. Mais qu'importe ? O'Barr avec The Crow a livré une œuvre majeure du comics indépendant aux USA. Et par là même une sorte de thérapie, pour lui d'abord. Mais aussi, peut être, pour tous ceux qui ont traversé les mêmes épreuves que lui. A savoir la perte brutale d'un être cher. Quoi qu'il en soit, ce livre est à lire. Qui plus est, la "Definitive Edition" de Delcourt (introuvable maintenant) rend grâce au récit qui se voit ajouté les pages perdues ou non publiées à l'époque. En tous cas vous l'aurez compris, ce livre est à lire et il se vit plus qu'il ne se raconte.BDGest 2014 - Tous droits réservés