Info édition : Couverture avec vernis sélectif.
En bonus : les dessous de la création de l’œuvre, des informations additionnelles sur le background et la mythologie des Croquemitaines, des recherches graphiques et une galerie d’hommages exclusifs par des grands auteurs du 9e art.
Résumé: Passionné de lecture, Elliott a toujours eu une préférence pour les histoires de Croquemitaines, ces créatures monstrueuses qui, la nuit, se cachent dans l’ombre ou sous le lit pour effrayer les petits enfants. Il n’imagine pas à quel point elles vont changer sa vie… Témoin du meurtre sanglant de ses parents, il va découvrir qu’en réalité, les Croquemitaines existent bel et bien et que des codes très précis régissent leur existence. Lorsque l’un des plus puissants d’entre eux, le « Père-la-mort », se met en tête de le protéger, Elliott va se retrouver plongé dans un terrible conflit au cœur d’un univers aussi terrifiant que fascinant et dont il devient l’enjeu principal. Par une sombre nuit orageuse, le destin d’Elliott va s’accomplir…
A
ssailli par une horde de corbeaux virulents, le Père-la-mort n'a d'autre choix que de confier Eliott à son compagnon de l'ombre, afin de le protéger de ces poursuivants cauchemardesques. Mais l'affrontement entre les deux générations est devenu inévitable. Après une course-poursuite périlleuse, le trio peut souffler, un peu. Pour tenter de vaincre le clan dissident, le protecteur du petit garçon décide de renouer avec d'anciennes connaissances et par la même, un passé qu'il aurait préféré laisser aux oubliettes.
Ce second épisode reprend directement le lecteur là où il l'avait laissé (chronique Croquemitaines tome 1). Mathieu Salvia maintient un rythme intense et fiévreux grâce aux enchaînements bien huilés. Les intervalles plus posés laissent la part belle aux émotions et permettent surtout d'éclaircir les interrogations suscitées au début de l'histoire et de proposer une plongée dans le fond des âges, à l'époque où la légende du «Père-la-mort» s'est constituée. Ce flash-back en forme de confession s'avère essentiel à la compréhension du héros et exprime ainsi le véritable sens du propos : comment dompter, vivre avec ses traumatismes et ses terreurs enfantines ? Le mythe du croquemitaine est finalement une métaphore, une personnification de la réponse à cette question.
Le dessin de Djet reste dans la parfaite continuité du premier livre, ultra-dynamique et tourbillonnant. Synthèse de genres, sa patte graphique se démarque grâce à ce trait lâché et nerveux. Les affrontements, plus nombreux, sont l'occasion de démontrer son sens de la mise en scène cinématographique. Les scènes sanglantes, violentes, sont dépeintes de façon plus esthétique que réaliste, évitant un aspect trop brutal.
Si les monstres existent, les accepter, c'est déjà les affronter. Ce conte moderne, à la fois délicat et poétique sur le fond et âpre et sombre dans son expression, se conclut habilement, avec de la profondeur, en faisant se rejoindre les deux profils d'un individu dans l'apprivoisement de ses faiblesses et de ses frayeurs.
Les avis
thieuthieu79
Le 09/09/2017 à 18:47:46
Je dois dire que j'étais un peu perdu tout au long de l'album. En effet, le mélange de violence gratuite sur fond de bain de sang avec la quête identitaire du croquemitaine Père-la-Mort, le tout au milieu du petit Eliott qui essaye de vivre avec tous ses traumatismes....
Ça fait beaucoup de choses à traiter et ce mélange de conte poétique et de fable fantasmagorique laisse un peu perplexe...
Néanmoins le scénario et la trame principale sont solides, les enchainements efficaces et le final très prenant.
Le tout appuyé par les dessins et surtout les couleurs sublimes de Djet. L'ensemble de l'histoire se déroule de nuit et sous la pluie et le rendu est sublime avec des jeux de couleurs magnifiques.
Pour finir les auteurs ont eu l'excellente idée d'agrémenter le premier livre d'un "dossier" appartenant au héros où il y raconte son histoire. Cela permet d'approfondir certains points du récit et de poser d'autres interrogations concernant le deuxième livre.