Résumé: William et Benjamin sont piégés dans la ville ghetto. Ils ne peuvent plus échapper à la confrontation. Poussés par la curiosité, ils vont se retrouver pris entre deux feux, entre le Croquemitaine et les chasseurs de primes. L'étrange monstre qui fait trembler les braves gens de la ville va entraîner les deux orphelins dans sa fuite et les condamner à des choix dramatiques.
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illiam et Benjamin sont pris au piège dans cette ville, si bien protégée des intrusions extérieures qu’il est impossible d’en sortir. Ils doivent à la fois échapper aux chasseurs de primes et au Croquemitaine. Pourtant ce dernier ne semble pas leur vouloir de mal, contrairement aux habitants de cette cité. Les deux orphelins vont entrevoir quel terrible mystère se cache au sein de cette ville, mais cette découverte a un prix, celui de leur innocence. Leurs futurs choix ne seront pas sans conséquences dramatiques.
Denis-Pierre Filippi s’est approprié le mythe du croquemitaine, cette créature faisant peur aux enfants, pour en faire une histoire plus tragique. La créature terrorise les adultes et épargne étrangement les enfants. Ce deuxième tome clôt le diptyque et se révèle un peu plus intéressant que le premier qui s’éternisait avec les errances des deux jeunes hommes dans cette ville si étrange. Ici, on en apprend plus sur ce fameux croquemitaine et sur les raisons qui le poussent à agir ainsi. Filippi étoffe son histoire et aborde plusieurs thèmes tournant autour du désir de quelques personnes de créer la cité idéale. Cependant, l’Homme n’est pas prêt d'atteindre cette perfection, le sera-t-il un jour ? Ses petits travers et autres défauts seront toujours la source de discordes voire de monstruosités. Cet album souffre malheureusement d’un manque de cohérence, le rendant parfois difficile à suivre, notamment avec ses flash-back muets. Ils ont tendance à embrouiller l’intrigue, et même si l’on en apprend plus sur le passé des enfants.
Comme sur le précédent, le dessin de Fabrice Lebeault (Horologiom) affiche une dualité intéressante. La finesse qu’il donne à son trait confère à l’ensemble, et surtout aux deux jeunes hommes, un grande innocence et une certaine pureté. En parallèle son travail au trait sur les ombres souligne la dureté du récit. Son graphisme digne des maîtres du dessin en noir et blanc aurait très bien pu se passer d'une mise en couleur. Pourtant cette dernière effectuée par Pierre-Yves Fourrier est un véritable plus car elle permet d’adoucir l’ensemble avec justesse.
Le Croquemitaine est loin d’être un conte pour enfants, c’est une fable au dénouement tragique. Bien mené dans l’ensemble et agréable à lire, il manque cependant à cette histoire un petit supplément d’âme pour en faire vraiment un récit émouvant.
Les avis
Christophe C.
Le 01/02/2007 à 11:35:46
Excellente fin pour ce dyptique qui avait très bien commencée. Alors si vous aimez les fin à la ils vécurent heureux avec des petits oiseaux qui gazouille partout passez votre chemin car la fin est plutôt dure. L'intrigue estincroyablement bien développée et sans concession avec des révélations pour le moins incroyables. Bref c'est excellent et à lire absolument.