Résumé: Dans l'espoir d'atteindre la Terre Sainte, les Croisés vénitiens ont fait mille compromis et tranché bien davantage de gorges... Tout ça pour se retrouver devant les remparts de Constantinople et mener un siège contre d'autres chrétiens. Dans ce grand final, et ce malgré l'interdiction formelle du pape, les troupes vénitiennes persistent dans l'assaut contre leurs frères de culte, comme animés par une foi aveugle...
L
a quatrième croisade n’aurait été qu’une mascarade sanglante pour s’emparer de l’Empire byzantin et de ses terres d’Orient ! C’est l’occasion pour les marchands du temple, les prélats sans foi ou les soldats sans loi de trouver fortune, pouvoir ou rédemption.
La croix sanglante cultive sa singularité en s’inscrivant dans la trame de l’Histoire, tout en la brodant pour y ajouter de nombreuses fioritures qui n’en déparent nullement le fil et en font l’agrément. En ce sens, cette mini-série éveillera surement la curiosité de certains en les incitant à aller voir si la réalité ne dépasse pas la fiction ! Avec un tel fond, il y a beaucoup à dire. En effet, il faut pouvoir suivre toutes les alliances de circonstances, les successions de trahisons en série et les revirements en tous genres. En cela le scénario de Marko Stojanovic est riche et dense. Riche car il s’évertue - en diversifiant les lieux - à (re)situer l’action dans la complexité du contexte politique du moment ; et dense, car il multiplie les parties et donne à chacune l’occasion de largement s’exprimer. Dès lors, il convient de suivre avec attention le parcours de chacun afin de rester dans le sens du récit. Ces mêmes densité et richesse se retrouvent sur la partie graphique malgré un « encrage » nettement moins présent que sur Guerre sainte et une texture des couleurs qui, visuellement, « lisse » l’ensemble.
Sur un final amer qui ne laisse guère d’illusion sur la grandeur de l’âme humaine, se clôt une trilogie certes sanglante, mais captivante.