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917, la Première Guerre Mondiale prend un nouveau tournant avec l’entrée des Etats-Unis dans le conflit, l’optimisme est alors de rigueur dans les milieux autorisés, tant au niveau des services secrets français que chez leurs homologues d’Outre-manche. Si les soldats, marqués par la boucherie de Verdun l’hiver précédent, espèrent une fin rapide, les dirigeants des grandes puissances entrevoient déjà l’importance d’être une puissance économique, et cela passera par un contrôle des ressources énergétiques. Ainsi, du côté des forces de l’Entente, la guerre n’est pas donc pas totalement terminée et c’est au Proche-Orient, plus particulièrement en Egypte, que se jouent les batailles de l’ombre. Envoyés en mission au Caire, les frères Cazenac vont tout tenter pour donner l’avantage à la France dans cette quête d’une ressource d’avenir : le pétrole. Les convoitises qu’il suscite sont très nombreuses, Henri et Etienne découvriront que le jeu auquel ils jouent s'avère dangereux.
Pierre Boisserie ouvre ce troisième cycle de la Croix de Cazenac en jouant la carte du dépaysement total et en déplaçant son intrigue vers le Proche-Orient. Cette nouvelle orientation permet de relancer la série et l’on retrouve avec plaisir les ingrédients qui ont fait le succès des premiers tomes. Le récit s’appuie sur l’Histoire et permet de découvrir des éléments de cette guerre passés au second plan dans les manuels scolaires. L’union des deux rivaux historiques est réelle lorsque l’objectif est commun, à savoir bloquer la progression germanique en Europe. Lorsque les intérêts deviennent nationaux, le naturel reprend le dessus et les deux nations s’opposent dans la discrétion, prémices de relations parfois houleuses dans les décennies à venir. L’auteur ne délaisse pas pour autant le chamanisme et, selon le schéma bien rôdé, son héros sera confronté à un nouvel adversaire. Qu'à cela ne tienne, ce septième tome est nettement plus plaisant que le précédent.
Les Espions du Caire marque également sa différence par son dessin. Le trait évolue de manière sensible. Eric Stalner est maintenant capable d’opter pour différents styles, en douceur pour son dernier album en couleurs directes chez Dupuis, Ange-Marie, et plus travaillé, plus dur pour ces nouvelles aventures de la famille Cazenac. Réel changement de cap, ou volonté de faire évoluer ses personnages, le résultat est là : Etienne n’est plus le jeune homme insouciant du début, il a gagné en maturité et en présence. On regrettera que ce nouvel encrage plus épais gomme toute la finesse et la délicatesse qu’il arrivait à transmettre à ses personnages, en particulier ces femmes très en beauté. La mise en couleur de Jean-Jacques Chagnaud apparaît plus sombre que lors des cycles précédents, malgré les couleurs chatoyantes de ce pays au sud de la Méditerranée.
Les avis
Bullit
Le 02/06/2009 à 20:22:52
Alors qu'Henri semble être un agent abouti, quitte à commettre des actes crapuleux pour que la guerre finisse, via l'arrivée des américains, Etienne est toujours introuvable. Celui ci, parti avec Némésis va recevoir de la part de ce dernier, l'ayant pris sous son aile, la fin de son éducation de chaman... L'affrontement final approche...
Cet album est sans surprises: les gentils sont des gentils, et les méchants ne vaincront pas. Les coups de théatre résonnent certes comme des pétards mouillés, mais cela reste agréable, grâce à un scénario malgré tout sympathique, et des dessins et couleurs très bonnes.
mougenot
Le 11/02/2006 à 10:09:37
Une ambiance orientale plaisante à souhait...
J'ai découvert cette série récemment, et je dois dire que je suis agréablement surpris. Les premiers tomes sont vraiment très agréables, et que dire de ce tome 7, qui m'a vraiment plu. L'ambiance orientale, suave et sucrée, confère à ce volume toute sa force, et cela est d'autant plus vrai grâce aux couleurs chaudes de J.J. Chagnaud. Le scénario est bien ficelé, et ce nouveau cycle démarre sur les chapeaux de roues, les dessins sont toujours aussi superbes, cependant, avec un léger manque d'originalité et d'authenticité, et c'est ce point d'après moi, qui plombe un peu ma note. Mais dans l'ensemble, cela reste un tome, à l'image de la série: Excellent!