L
a société Crimson-Shell se consacre à l’élimination des « roses noires », des êtres porteurs d’une « graine première » qui, en empoissonnant leur organisme, les pousse à la folie meurtrière. Pour les combattre, l’organisation possède un atout de taille : Claudia, une adolescente dont le germe a muté, lui assurant des pouvoirs immenses ainsi que l’immunité contre le poison de ses congénères. Lorsqu’une série d’attaques touchent le QG de Crimson-Shell, la jeune fille est aux premières loges. Cependant, son devoir accompli, elle se soucie plus du retour de son mentor, le mystérieux Xeno, que de l’origine de ces offensives.Il semblerait qu’un des membres soit passé à l’ennemi. Quand des hurlements parviennent de la bibliothèque, Claudia ne s’attend pas à la scène cauchemardesque qu’elle découvre, ni à la traitrise de celui qu’elle prenait pour son ami…
Première œuvre publiée de Jun Mochizuki (Pandora Hearts), Crimson-Shell possède les qualités et défauts des albums des débuts, mais aussi du format one-shot. En puisant dans le registre fantastique, avec en sus une sorte de lutte entre les Bons et les Méchants – certes, il faut apporter quelques nuances à ce schéma -, l’histoire s’inscrit dans un genre déjà largement vu et revu. La touche personnelle qui permettrait de sortir des sentiers battus ou les revisiteraient intelligemment est malheureusement absente. Au contraire, l’intrigue s’avère quelque peu stéréotypée, voire cousue de fil blanc quant à certains éléments – l’identité du félon supposé en tête.
Malgré tout, la mangaka parvient à ménager un brin de suspens et livre quelques rebondissements bienvenus, bien que convenus. Cela pourrait suffire si une certaine mièvrerie et un manque d’envergure des personnages ne venaient gâcher le propos. Les « roses noires » sont en effet dépourvues de carrure et font de bien pâles adversaires, tandis que Xeno aurait pu être encore plus approfondi, de même que les autres amis de Claudia. Reste alors le dessin pour tenter de sauver l’ensemble. Relativement agréable, expressif et doté d’un découpage très lisible, il ne se démarque cependant pas des productions shônen habituelles.
Facile à lire, facile à oublier, Crimson-Shell ne marquera guère les mémoires ni le monde du manga.